Dimanche, 27 Septembre, 2015
Humanite.fr
Les partis favorables à l'indépendance de la Catalogne vont prendre le
contrôle du parlement régional à l'issue des élections de dimanche en
Catalogne, selon un sondage effectué à la sortie des bureaux de vote.
La
liste "Junts pel Si" (Ensemble pour le oui") obtiendrait entre 63 et 66
sièges sur les 135 de l'assemblée et le petit parti de gauche CUP entre
11 et 13, selon le sondage diffusé par la chaîne TV3.
Majoritaires en sièges, "Junts pel Si" et CUP manqueraient
cependant de justesse la majorité en voix, avec à eux deux 49,8% des
voix.
Les séparatistes visaient la majorité des sièges au parlement
catalan afin d'engager la riche région du nord-est de l'Espagne sur la
voie de l'indépendance, malgré la ferme opposition du gouvernement
central de Madrid.
Ils espèrent parvenir à l'indépendance d'ici dix-huit mois.
Les cinq millions et demi d'électeurs catalans étaient appelés à
élire les 135 membres du parlement régional pour les quatre prochaines
années et les séparatistes ont donné à cette élection une allure de
référendum sur la sécession.
Les indépendantistes, dont la figure de proue est le président
sortant de la région, Artur Mas, ont transformé ce scrutin en
plébiscite, promettant qu'en cas de victoire ils mèneraient la Catalogne
vers l'indépendance, en 2017 au plus tard.
"Nous verrons qui gagne (...). Mais la démocratie l'a emporté en
Catalogne", a soutenu M. Mas, après avoir voté. Evoquant les
manifestations massives réclamant depuis 2012 à Barcelone "le droit de
décider" comme "nation", il a conclu: "Finalement, les urnes sont là",
"il y a un plébiscite, politiquement parlant, sur l'avenir de la
Catalogne".
Depuis trois ans, il n'avait cessé de réclamer un référendum
d'autodétermination semblable à celui organisé en Ecosse il y a un an,
où le non l'avait emporté. Mais Madrid a toujours refusé, arguant de son
inconstitutionnalité.
Le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, s'est
impliqué personnellement dans la campagne, jusqu'au dernier moment,
plaidant pour une "Espagne unie", et dressant la liste des catastrophes
qui, selon lui, guettent les Catalans en cas d'indépendance: exclusion
de l'UE, explosion du chômage, effondrement des retraites.