Cervantes

Hoy es el día más hermoso de nuestra vida, querido Sancho; los obstáculos más grandes, nuestras propias indecisiones; nuestro enemigo más fuerte, el miedo al poderoso y a nosotros mismos; la cosa más fácil, equivocarnos; la más destructiva, la mentira y el egoísmo; la peor derrota, el desaliento; los defectos más peligrosos, la soberbia y el rencor; las sensaciones más gratas, la buena conciencia, el esfuerzo para ser mejores sin ser perfectos, y sobretodo, la disposición para hacer el bien y combatir la injusticia dondequiera que esté.

MIGUEL DE CERVANTES
Don Quijote de la Mancha.

30 de diciembre de 2010

Entre tour d'ivoire et Silicon Valley

Pour: Dominique Pestre

La production des savoirs ne se fait plus à l'abri de ses anciens lieux de prédilection, les académies et les universités, mais au sein des réseaux hétérogènes de la technoscience : tel serait le sens de l'histoire. Or, de Newton à Marie Curie, les exemples abondent pour montrer que, depuis longtemps, les savants ne sont pas restés confinés dans leur tour d'ivoire. Que signifie donc cette mise en scène ?

Ces dernières années, de nombreux textes ont été écrits sur les manières de faire de la science. De ceux qui ont eu les plus grands retentissements médiatiques il émerge une image assez homogène : le système de production des savoirs scientifiques et techniques est en profonde réorganisation, cela a des effets majeurs sur ce qu'on appelle la science, et ces effets sont épistémologiques autant que sociaux. Cette image a été particulièrement propagée par un livre qui, au sein des cercles de responsables en matière de politique scientifique, a été beaucoup lu et a fait l'objet de commentaires très élogieux. Sous le titre The New Production of Knowledge , il réunit les contributions de Michael Gibbons, ancien directeur du Science Policy Research Unit à Sussex ; de Camille Limoges, ancien secrétaire d'Etat à la recherche au Québec ; de Helga Novotny, Simon Schwartzman, Peter Scott et Martin Trow, tous professeurs et chercheurs reconnus (1).

La thèse centrale de ce livre est qu'un nouveau régime de production des savoirs, que M. Gibbons et ses collègues dénomment mode 2, est en train d'émerger à côté du régime classique qui a dominé depuis la révolution scientifique du XVIIe siècle. Pour celui-ci, dénommé mode 1, les questions et les problèmes auraient été établis et traités dans le cadre d'institutions gérées par une communauté autonome d'intellectuels scientifiques : les académies et les universités. Le mode 2 se déploierait au contraire dans une multiplicité d'espaces, ceux de la technoscience contemporaine, dans un contexte où le marché et les usages structurent les questions et les manières de les traiter.

Pour préciser la nature de ces deux régimes, le livre de M. Gibbons dresse un tableau contrasté de leurs caractéristiques principales. Empruntons-lui quelques exemples d'oppositions. Le premier régime est centré sur l'université et le monde académique, le second est distribué entre ces mêmes universités et les laboratoires des entreprises, les firmes innovantes et les firmes de consultants, les « think tanks » et les réseaux ad hoc de normalisation. Dans ce mode 2, les chercheurs ont des origines, des formations, des traditions et des intérêts divers, et la circulation des hommes d'un lieu à l'autre est encouragée. Le premier régime est plutôt hiérarchique dans ses fonctionnements (du professeur aux doctorants), il est stable institutionnellement (du fait de la suprématie des structures d'enseignement et des financements étatiques), et il préfère les approches disciplinaires (les savoirs sont validés par des universitaires partageant les mêmes paradigmes - ceux de la physique des hautes énergies par exemple).

Le second se doit d'être au contraire plus souple dans ses formes d'organisation (les collaborations qui se créent sont orientées vers des questions ayant leur origine dans les besoins économiques ou la demande sociale et politique) ; et il lui faut mobiliser des ressources transdisciplinaires (les questions à résoudre exigent des compétences multiples). Le premier régime met l'accent sur le fait que les questions sont choisies par les savants eux-mêmes, sur l'autonomie du jugement scientifique et sur la valeur intrinsèque des résultats, tandis que le second met en jeu plusieurs manières de juger ces résultats : tel est retenu ici car il réussit techniquement, tel autre car il est encourageant pour tel problème pratique, tel troisième car il constitue une norme bien choisie. Ici, l'université et ses modes habituels de validation ne sont plus qu'un partenaire parmi d'autres. En forçant le trait, le premier mode évoque le monde académique assoupi tiré des images d'Epinal des nouveaux maîtres du marché, le second le monde actif des golden boys de la Silicon Valley.

Si je prends un ton quelque peu ironique pour clore ce résumé, c'est pour indiquer qu'une simplification est peut-être ici à l'oeuvre, une simplification qui ne se construit pas sans jugement de valeur politique. Dans le monde des partisans d'un libéralisme dérégulateur donné comme solution de tous les maux, l'idée d'adaptation constante au changement s'oppose en effet à celle de rigidité, bien sûr bureaucratique et étatique, la mobilité est évidemment préférable au corporatisme, l'échange et le transdisciplinaire au disciplinaire, le divers et le multicentré au hiérarchiquement organisé et unique, la disponibilité et l'utilité sociale au savoir dans sa tour d'ivoire : en un mot, l'ouvert au fermé et le bien au mal.

Les travaux les plus récents de l'histoire des sciences invitent fortement à reprendre cette opposition entre modes 1 et 2(I). Tout d'abord, ces deux modes de production des savoirs ne viennent pas chronologiquement l'un à la suite de l'autre : ils sont en réalité à l'oeuvre depuis plusieurs siècles, en parallèle, et ils décrivent des manières de pratiquer les sciences qui se sont souvent chevauchées. Cette remarque n'implique pas qu'il n'y ait pas de changement majeur dans la période récente, au contraire. Pour bien en juger, toutefois, il est important de ne pas poser une image de départ trop simpliste.

Le mode 2 de production des savoirs a par ailleurs été le mode dominant depuis deux ou trois siècles, si l'on choisit comme critère la masse de ce qui fut effectivement produit en termes théoriques et pratiques. Mais, le plus souvent, ceux qui ont prétendu travailler selon le mode 1 ont aussi été immergés dans des réseaux plus vastes du type mode 2. Enfin, les modes 1 et 2 ont aussi été des manières de se penser soi-même. Le discours affirmant que le mode 1 a été « le » mode de fonctionnement normal des sciences au cours des derniers siècles, discours qui n'a pris sa forme définitive qu'au XIXe siècle, a joué en effet le rôle d'un discours normatif.

Il nous a permis à nous, universitaires occidentaux, de maintenir notre supériorité en soutenant que nos savoirs savaient toujours séparer la réalité des chimères, ce que les autres cultures - que nous colonisions - étaient incapables de faire. Il nous a aussi permis de nous placer au-dessus des intérêts partisans - la science pure est un savoir élaboré dans un espace neutre socialement, celui des académies et des universités - et de ne pas être tenus pour responsables des mauvais usages faits de nos découvertes par les autres, principalement les politiques et les industriels.

Même s'il existe un héritage de la tradition philosophique médiévale, qui a son lieu principal dans les académies et les universités, et se donne comme but l'élaboration de systèmes de propositions cohérents, la pratique effective des sciences dans les derniers siècles ne doit donc pas être identifiée au seul mode 1. Pour les XVIe et XVIIe siècles, par exemple, les constructeurs d'instruments, les cartographes, les astronomes, les artilleurs, les ingénieurs de fortifications, les arpenteurs et les navigateurs appartiennent à un même monde, celui des « mathématiques mixtes ». Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les sciences expérimentales ont des dimensions techniques évidentes et sont développées à l'Académie royale parisienne tout autant que dans les sites proto-industriels, à la Royal Society comme autour du marché londonien(I). Le contexte d'élaboration de ces savoirs peut être souvent dit d'application*, dans la mesure où il est articulé sur la maîtrise pratique des choses et où il implique la conception, la construction et la distribution de machines et d'instruments dont la pertinence est évaluée « localement » : une cour princière allemande jugera de l'intérêt d'une pompe avec d'autres critères qu'un propriétaire de mines ou qu'un concepteur de jardins royaux, et ce qu'est une démonstration ou une preuve réussie varie d'un lieu à l'autre.

L'appel à l'Etat, au marché ou aux entrepreneurs financiers a toujours été monnaie courante(2). L'irruption des machines hydrauliques et des machines à vapeur constitue un exemple canonique pour la première moitié du XVIIIe siècle. L'implication de Boyle et de Newton avec la Compagnie des Indes orientales, celle de Desaguliers et Hooke avec le marché des instruments, celle encore de Newton avec la Monnaie ne sont que trois autres exemples montrant la variété des réseaux mis en place en Angleterre, la multiplicité des lieux dans lesquels les « applications » occupent une place centrale dans la production des savoirs. Plus habituelle en Angleterre, notamment à Londres, ces manières de pratiquer la science prennent des formes différentes en France, où les académiciens font en quelque sorte partie de l'Etat. Ici, Buffon, Réaumur, et bien d'autres, peuvent envisager des schémas de réorganisation sociale ou économique, prétendre avoir les moyens scientifiques de rendre plus efficaces les savoirs artisans et populaires, et suggérer de rationaliser, pour le bien du royaume dans son ensemble et contre les intérêts étroits des corporations, l'ensemble des processus de production. Défendant le monde atomisé des Lumières, ils avancent des solutions « éclairées » à mettre en oeuvre sous leur direction. Avec les praticiens des mathématiques mixtes, ils collaborent avec les ingénieurs, militaires ou civils et dressent les cartes du Royaume, améliorent les moyens de navigation : ils travaillent dans le même mouvement sur la frontière des savoirs, pour le développement technique et pour le progrès social(3).

Au cours des XIXe et XXe siècles, les connaissances accumulées dans les universités gagnent en pertinence pour les savoirs produits dans les ateliers des constructeurs d'instruments, les laboratoires des entreprises industrielles, les bureaux des ingénieurs-conseils, les arsenaux. Pour la seconde moitié du XIXe siècle, la chimie, la télégraphie, l'électricité et la radio sont des cas d'école. A titre d'exemple, mentionnons ici quelques éléments à propos de la télégraphie transatlantique. Lord Kelvin, le plus grand philosophe naturel du Royaume-Uni, est le centre de ces sciences pratiques, et James Clerk Maxwell lui-même, le fondateur de la théorie électromagnétique, contribue directement, techniquement et théoriquement au projet impérial de réseau de câbles, via l'Association britannique pour l'avancement des sciences. Les deux hommes s'impliquent étroitement avec les milieux politiques et les milieux d'affaires, avec la finance et l'industrie nouvelle. Kelvin est directement lié aux compagnies qui posent les câbles, et ses buts sont, dans le même mouvement et sans qu'une distinction soit vraiment possible, de faire progresser les savoirs sur l'électricité et de gagner de l'argent, de promouvoir la science et de développer la puissance des compagnies et de l'Empire britannique. Des remarques similaires pourraient être faites sur la question des standards et des normes techniques et industrielles, indispensables à l'expansion économique et aux volontés hégémoniques, illustrant ainsi la nature très large des réseaux dans lesquels les scientifiques travaillent(4).

On pourrait aussi considérer des secteurs moins prestigieux, par exemple celui des conserves alimentaires. Des confiseurs, constructeurs de boîtes de conserve, métallurgistes, soudeurs, officiers de marine et savants (des chimistes comme des biologistes) sont partie prenante, tout au long du XIXe siècle, de cette industrie nouvelle. Certes, les savants ne sont pas tous impliqués de la même façon. Gay-Lussac, par exemple, n'est pas en interaction active avec les fabricants, qui l'utilisent pour donner plus de crédibilité aux techniques qu'ils développent, si ce n'est lorsque, expert nommé dans les comités officiels, il juge de la qualité des produits. Pasteur se comporte en revanche de façon très différente, ce qui ne surprendra pas ceux qui connaissent son oeuvre, et Liebig, en Allemagne, s'implique encore plus directement dans le développement de ces produits « high tech ». Ce dernier cas déploie toutes les caractéristiques du mode 2 : l'efficacité pratique est au centre des préoccupations, l'objectif est de réussir des conserves de longue durée dans un contexte de compétition commerciale, et pour y parvenir, il est nécessaire de mobiliser des alliés les plus divers apportant chacun des savoirs et des savoir-faire complémentaires(5).

Pour le XXe siècle, citons un seul exemple, celui de Marie Curie. Le cas est intéressant car il montre combien on se leurre lorsqu'on identifie spontanément science et mode 1, lorsqu'on croit trop fermement à l'autonomie du monde de la science. Marie Curie est certes une scientifique dédiée à la science pure : comme nous le savons, elle refuse de prendre des brevets et offre ses découvertes à l'humanité. Elle n'en est pas moins à l'origine de l'industrie de la radioactivité en France, elle en est l'acteur premier et militant. Elle conçoit elle-même l'industrialisation des procédés de fabrication et de purification des substances radioactives, ses collaborateurs créent des compagnies ou deviennent ingénieurs-conseils d'entreprises manufacturant les produits et les instruments développés au laboratoire, elle joue un rôle personnel dans la métrologie de la radioactivité (pour la médecine comme pour l'industrie) et elle prend en charge la fabrication des standards indispensables à la socialisation du radium. Certes elle montre une préférence, plus générale dans les milieux scientifiques français, pour les solutions semi-publiques, mais elle choisit d'aider à la constitution d'une industrie privée, condition nécessaire du développement économique et du progrès social qu'elle appelle de ses voeux(6).

En résumé, le livre de M. Gibbons devrait être considéré comme une invitation à penser plus finement la variabilité de ces interactions entre mode 1 et mode 2 au cours du temps historique, et non comme une réponse définitive. Sur un autre plan, l'ouvrage avance toutefois une thèse plus large concernant la transdisciplinarité et les comptes que la science doit rendre au social aujourd'hui. Elle énonce que les disciplines académiques, telles qu'elles sont définies par l'enseignement universitaire, sont de moins en moins les cadres organisateurs de la recherche actuelle. La dynamique des savoirs n'est plus principalement créée de l'intérieur des disciplines, et la recherche scientifique trouve de plus en plus de stimulants à l'extérieur du cadre disciplinaire universitaire. Parce que les lieux de production des sciences sont de plus en plus divers et dépendants du monde économique, parce que les questions posées aux scientifiques ont de plus en plus leur origine dans le marché ou dans des nécessités politiques de régulation, les approches sont souvent transverses par rapport aux disciplines.

A ce niveau de généralité, la thèse dit plusieurs choses de vrai et de capital : par exemple que la dynamique des sciences a des moteurs variés. Il s'agit parfois de questions intellectuelles surgies de l'intérieur d'une recherche, mais parfois aussi du monde technique. Il s'agit souvent de logiques instrumentales : la maîtrise d'un savoir-faire qu'on souhaite rendre opératoire ou importer dans son domaine. Il s'agit encore de la logique des systèmes, vivants ou techniques, qu'on utilise, ceux qu'on sait manipuler et qui constituent les outils à partir desquels on pense et expérimente (songeons à la drosophile pour la génétique). Tout cela est donc vrai mais n'est en rien propre aux sciences de cette fin de siècle, même si le phénomène prend des formes très extrêmes aujourd'hui. Par ailleurs, tout ceci n'est pas vrai au même titre pour tous les domaines, et n'a pas nécessairement à l'être : depuis un siècle, la physique, qui va de la radioactivité à l'étude des particules élémentaires a une logique de développement beaucoup plus endogène (et elle continue à l'avoir) que la science des matériaux, qui a toujours connu une très grande diversité de ses objectifs intellectuels, de ses outils pratiques et de ses lieux de production. Enfin, cela n'implique pas que nous n'ayons qu'à suivre la tendance : on peut vouloir maintenir l'enseignement philosophique ou la recherche mathématique pour eux-mêmes, par exemple, car il n'est pas qu'une forme de « bon savoir », et choisir reste un droit politique.

M. Gibbons et ses collègues ont toutefois en tête quelque chose qui est plus spécifique au monde contemporain lorsqu'ils parlent des domaines de recherche concernant les études sur l'environnement et sa gestion, l'introduction des organismes génétiquement modifiés, la reproduction humaine techniquement assistée, les mesures d'impact des technologies, le nucléaire et la question des déchets, les grands équilibres de la planète (effet de serre, trou d'ozone, évolutions climatiques), etc. Ici, transdisciplinarité a un autre sens puisqu'il s'agit de mobiliser des ressources diverses pour penser le futur de l'espèce ou de la planète, puisqu'il s'agit d'analyses en temps réel pour l'action immédiate, d'analyses qui ne peuvent se mener qu'en lien avec le politique et qui doivent déboucher sur des propositions d'actions. Il ne s'agit donc plus seulement de faire collaborer des scientifiques d'origines diverses autour d'une même question, comme dans la science des matériaux. Le cas de la célèbre vache folle exemplifie ces questions à traiter dans l'urgence et qui sont organiquement liées aux pratiques industrielles et aux choix économiques et politiques.

Ici, les sciences sont souvent les acteurs premiers : ce sont elles qui mettent en branle les choses en développant des outils techniques pouvant déstabiliser notre univers. Mais elles sont aussi les acteurs de fin de cycle : on demande à la science d'aider à régler ce qu'elle-même a déplacé. Les problèmes sont ainsi définis de l'extérieur (un drame sanitaire non anticipé surgit, un groupe de pression refuse une solution technoscientifique particulière...), ils se déploient dans une temporalité définie par les exigences sociales et politiques, et non par celles de la recherche scientifique académique, ils s'apprécient selon des critères nécessairement variés d'un groupe à l'autre, irréductiblement conflictuels puisque reflétant des choix de vie opposés. La transdisciplinarité n'est donc plus alors qu'un élément, et pas nécessairement le plus intéressant ni le plus décisif, de questions plus larges qui sont celles des choix que la société veut faire pour son avenir, et des formes que doit prendre le débat démocratique.

Le point soulevé par M. Gibbons et ses collègues devient alors capital. Certes les experts et les scientifiques ont un rôle central à jouer dans ces débats, par définition pourrait-on dire, mais les enjeux sont tels qu'ils ne peuvent y être les seuls intervenants, ni les seuls juges. La technoscience et le monde industriel qui lui est lié ont en effet la capacité de transformer

si radicalement le monde naturel et le monde social que la question devient pleinement une question citoyenne. Il ne s'agit pas ici de mouvements ou d'attitudes anti-science, mais de volontés qui s'expriment dans des sociétés de plus en plus éduquées scientifiquement, de plus en plus désireuses de maîtriser leur destin, et qu'il est sage de respecter démocratiquement. Que l'ensemble du corps social souhaite contrôler toutes les potentialités qui lui sont offertes n'est nullement négatif et ne relève pas d'un refus du rôle que la science peut jouer. Il est au contraire riche des plus grandes potentialités, et nous, scientifiques, devons apprendre à y intervenir avec justesse, en débattant de la façon la plus publique possible, sans faire comme si nos savoirs seuls suffiraient pour trancher les questions. La science pourra alors parler utilement, contribuant à la définition des alternatives et, on peut légitimement l'espérer, sans déclencher de rejet violent.

(1) M. Gibbons et al., « The New Production of Knowledge : The Dynamics of Science and Research » in Contemporary Societies, Sage, 1993.

(2) L. Stewart, T he Rise of Public Science, Cambridge, Cambridge University Press, 1992.

(3) L. Hilaire-Pérez, , « Invention, politique et société en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 37, 36, 1990 ; C. Licoppe, La F ormation de la pratique scientifique, Paris, La Découverte, 1996 ; P. Minard, « Les inspecteurs des manufactures en France, de Colbert à la Révolution française », thèse, Paris I, 1994.

(4) C. Smith, N. Wise), Energy and Empire, William Thomson, Lord Kelvin, 1824-1907, Cambridge, Cambridge University Press, 1989.

(5) F. Martin, « La conserve », mémoire de DEA, université de Paris VII.

(6) S. Boudia, « Marie Curie et son laboratoire ; science, industrie et métrologie de la radioactivité en France, 1896-1914 », thèse de doctorat, Paris VII.

La movilización de la ciencia (Science mobilization)

 
 

Antonio Lafuente. http://www.prbb.org/quark/28-29/028012.htm

 
 

    

La Big Science significó la creación de organismos de gestión y de control. En este artículo se muestra que la ciencia, y con ella los científicos, no viven aislados de su entorno político y económico, están en contacto con los diversos estamentos del poder social: administrativos, militares, empresariales... Las estructuras creadas en torno a la guerra no se modificaron cuando ésta cesó y no sólo se han mantenido, sino que lejos de desaparecer, los argumentos relacionados con la seguridad nacional en el ámbito público y también en el privado, ganan terreno día a día.

 
 

Big Science meant the creation of management and monitoring bodies. This article reveals that science, together with scientists, do not live isolated from their political and economical environment, are in touch with several classes from the social power: administrative, military, business... Structures created around the war were not modified when it finished and have not only been kept, but arguments related to national security in the public and private fields are gaining ground day by day.

 
 

 
 

La ciencia es una empresa colectiva de dimensiones portentosas. Cada año se publica en cada disciplina una montaña de artículos especializados y sabemos que no todos son igualmente influyentes, pero que todos demandan muchos recursos, muchas máquinas, muchas directivas y muchos viajes. Hablamos entonces de miles de científicos, congresos, laboratorios, revistas, conectados por Internet o avión, que están participando en miles de competiciones, premios o jurados. Todo ello requiere ingentes inversiones para financiar una actividad que padece una hambruna insaciable. Nada parece ser suficiente.1

La consecuencia más obvia es la burocratización de la ciencia: no podría administrarse una institución social tan compleja sin la creación de enormes organismos de gestión que a la par que diligencian otra montaña de papel (memorias, instancias, informes...) demandan más oficinas de prensa, más personal o más potentes equipamientos técnicos. En efecto, vivimos en una época que los sociólogos de la ciencia describen como de Big Science.2 Los laboratorios y centros de investigación ya no son simples gabinetes de estudio. Ahora, y desde hace muchas décadas, las instituciones científicas parecen grandes fábricas que emplean a centenares de trabajadores y que disponen, como muchas empresas, de oficina de relaciones exteriores o de sistemas estrictos de seguridad.3

La implicación de cuanto decimos es simple. Resulta virtualmente imposible para los científicos no politizarse.4 Los gobiernos de todo el mundo tienen la tendencia a intervenir cada día más en ciencia. En 1982, George Keyworth, consejero científico de Reagan, afirmó que era «eminentemente razonable» que el presidente impulsara agencias gubernamentales, tales como la National Science Foundation, que «compartieran su filosofía política». El asunto provocó un escándalo y muy pronto se organizó un frente de disidencia. Muchas universidades declararon que el secreto no era negociable y que no aceptarían fondos que impusieran la condición de una prerrevisión de artículos antes de ser enviados para su publicación en revistas especializadas. La situación creada por esta legislación fue calificada en el Bulletin of the Atomic Scientific de atmósfera intimidatoria para impulsar la autocensura entre los científicos. Estamos ante la punta de un iceberg del que ignoramos sus verdaderas dimensiones. No hace mucho se supo de un episodio casi grotesco en relación con un artículo sobre fusión inducida por láser, uno de los métodos en experimentación para lograr la producción controlada de energía termonuclear, enviado a Physical Review Letters. Cuando los editores, siguiendo cauces habituales, enviaron el texto para referee (arbitraje sobre su calidad), el revisor le remitió un informe abreviado del que había suprimido aquellas partes del texto que, en su opinión, debían someterse previamente a un control que las desclasificara como material sensible. No acaba aquí la paradoja, pues cuando se informó al autor del embrollo, lejos de sorprenderse, explicó que probablemente las críticas del referee tendrían que ver con un material que había descubierto y que no tuvo más remedio que suprimir de su artículo por ser secreto. El caso muestra la existencia de dos formas de cortocircuitar la función académica del editor de una revista: el control político y la autocensura.5 Algo que, no obstante, ya fue seriamente considerado por Bacon en los albores mismos de la ciencia moderna. En su utópica Salomon's House se reservaba a tres interpreters of nature el privilegio de decidir si la información adquirida debía o no ser difundida, quedando así reglamentada la supuesta necesidad del secreto.

    

La deriva nacionalista

 
 

La ciencia nunca ha estado completamente libre de ciertos compromisos nacionales. De hecho, su origen moderno se vincula a una voluntad de utilidad pública que, además de un recurso retórico para desmarcarse de otros saberes previos, constituyó un potente factor de anclaje en la realidad. Debe, pues, aceptarse ese enraizamiento de partida en la nación, aun cuando se quiera subrayar su internacionalismo: una característica que cabe asociar a sus fines, antes que a sus orígenes.6 De todas formas tampoco se puede ser ingenuo en este punto, pues los científicos siempre han ofrecido aplicaciones de su saber que suponían una ventaja relativa para el país o la corona que les financiaba su trabajo.

Desde el último tercio del siglo xix, especialmente tras el desenlace de la guerra franco-prusiana, los políticos e intelectuales no escatimaron discursos que asimilaron el conflicto armado a un enfrentamiento entre tecnologías rivales. Era común la creencia en que los alemanes, primero, y posteriormente los japoneses, tras derrotar a Rusia a principios de siglo, habían logrado la victoria en sus universidades y laboratorios antes de que comenzara la batalla. Más que una creencia parecía una obviedad vulgar. En las Reflexions sur la puissance motrice du feu (1824) de Sadi Carnot abundaban las metáforas que convertían al científico en un patriota comprometido en la batalla por la ciencia. En este punto nadie acreditó tanto magisterio como Pasteur y tras declarar la guerra a los microbios, extendería hasta el paroxismo las analogías entre el guerrero y el científico. « »

La cantidad de ejemplos que podemos dar en este punto es abrumadora. Uno muy antiguo: Arquímedes, cuyas innovaciones militares mejoraron las máquinas para lanzar proyectiles o sirvieron para la fabricación legendaria de un espejo que tras concentrar los rayos del sol los proyectaba sobre las naves enemigas hasta incendiarlas; tales aportaciones contribuyeron decisivamente a que los ciudadanos de Siracusa resistieran el asedio del ejército romano en la segunda guerra púnica. Pocos escaparon a esta deriva del saber: los cuadernos de Leonardo están repletos de notas sobre armas y fortificaciones; Tartaglia, traductor al italiano de las obras de Euclides y Arquímedes, se destacaría por las mejoras que introdujo en las armas de fuego, una dedicación que no le impidió reflexionar sobre el sentido de su saber: «Un día, meditando sobre mí mismo –escribía el matemático italiano–, me pareció que era un poco censurable, vergonzoso, inhumano y merecedor de castigo ante Dios y los Hombres, aspirar a la perfección de un arte peligroso para nuestros vecinos y destructivo de la raza humana. En consecuencia, no sólo desprecié el estudio de esos asuntos, sino que incluso destruí y quemé todo cuanto había calculado y escrito sobre el tema».7 Tan buenos propósitos, no obstante, fueron revisados cuando vio su ciudad amenazada por los turcos. El propio Galileo, en carta a su patrón el dogo de Venecia Leonardo Donato, incluía entre las ventajas del telescopio su capacidad para observar desde segura distancia las defensas enemigas.

Nunca han faltado los científicos a esta cita histórica con el patriotismo. En 1915, la revista Nature (vol. 95, p. 419) publicaba un desesperado y persuasivo editorial para rogar que «todo el mundo de la ciencia descubra métodos de destrucción que podamos usar [...] para proteger la nación». Aquí se trataba de proteger ideales democráticos, mientras al otro lado de la línea de fuego se apelaba, con los mismos argumentos, en la dirección opuesta. Esto explica en gran medida el sentimiento de bancarrota y desencanto respecto a la ciencia, un sentimiento que ganó la opinión pública tras la Primera Guerra Mundial.8

La tendencia a movilizar a los científicos no es nueva; así, cuando en 1798 el Gobierno del Directorio envía la expedición militar a Egipto, pues «los beys que se han apoderado del gobierno de Egipto mantienen las relaciones más estrechas con Inglaterra», salen de Francia, además de una tropa formada por 32 000 hombres, un contingente civil de 167 personas, de los que una buena parte proceden de la comunidad científica. Su reclutamiento lo realizaron Bertholet y Monge, quienes llamaron las puertas de las instituciones más prestigiosas: Geoffroy Saint-Hilaire, Savigny, Nectoux y Redouté abandonan el Museo de Historia Natural; Méchain, Quesnot, Nouet, el Observatorio de París; Comte dejará su puesto de director de la fábrica de Meudon para la fabricación de aerostatos. Los científicos, según reflejan muchos testimonios, se sintieron cómodos; hasta tal punto que Bonaparte, durante el año que pasó en Egipto, reclamaba su total pertenencia a esta elite, participando en las reuniones y trabajos académicos. Él mismo bromeó con los celos que sus oficiales tenían del Institut creado en El Cairo, nombrándolo su «amante favorita». En la víspera de su partida a Francia, confesó el general a sus interlocutores sus sentimientos más íntimos: «Me siento conquistador en Egipto como lo fue Alejandro; pero mi opción ha sido marchar siguiendo las huellas de Newton».9 Y, en fin, como se ve, a nadie parecía desagradar la buena marcha de este matrimonio de conveniencias entre política y ciencia, entre los científicos y los militares. Nadie sospechaba de tan feroz alianza entre cultura e imperio, ni del ayuntamiento de las empresas del saber con los negocios del poder».10

    

La deriva militarista

 
 

Alvin Weinberg, padre desde 1961 del concepto de Big Science, lamentaba que la ciencia estaba aquejada de tres contagiosas enfermedades: burocratitis, revistitis y dolaritis.11 Y si no mencionaba la militaritis era porque tal vez pensaba que se trataba de un síntoma menos reciente y hasta puede que no lo viera como patológico. Y desde luego tenía razón en lo que se refiere a su antigüedad. Si mucha de la matemática que se investigó en el Renacimiento está vinculada a la exigencia de resolver problemas de balística o de construir buques de mayor arboladura y mejor armados, el caso de la cirugía daría para redactar muchas páginas. Galeno, por ejemplo, perfeccionó el tratamiento de las heridas en tendones y músculos mientras operaba a gladiadores. Ambroise Paré desarrolló sus revolucionarias técnicas quirúrgicas practicando en el campo de batalla. Lind descubrió la conexión entre el consumo de cítricos y la prevención del escorbuto a requerimiento de la armada británica. Gran parte del proceso que condujo hacia el experimentalismo científico debe ser atribuido a la presencia de muchos técnicos y artesanos, entonces considerados profesionales de segundo orden, vinculados a programas de desarrollo militar. Y no es raro que así fuese porque el ejército siempre ha sido una de las mayores empresas creadas por el poder, ya sea monárquica o liberal su estructura. Durante la guerra norteamericana contra España por el dominio de Cuba, las tropas de ocupación estadounidenses se enfrentaron a un imprevisto y mortal enemigo: la fiebre amarilla. Y el dominio sobre la isla no pudo consolidarse hasta que en 1900 la Reed Commission, organizada por el general Leonard Wood,
probó que la infección era producida por el mosquito Aedes aegypti. Ejemplos significativos que, sin embargo, son empequeñecidos por el impacto espectacular de las dos guerras mundiales. La economía de guerra trajo formas de organización de la ciencia y la producción que, entre otras consecuencias, pusieron al Reino Unido y Estados Unidos en la vanguardia industrial. Y aunque todo el mundo había escuchado historias sobre gases letales o los efectos de la radiactividad en Japón, parecía que la visión del problema ofrecida por Bertrand Russell sería la dominante cuando dijo aquello de que «un físico nuclear es más valioso que muchas divisiones de infantería... Es el acero, el petróleo y el uranio, y no el ardor marcial, lo que las naciones modernas deben mirar si quieren la victoria en la guerra». Y, en fin, estar de acuerdo con la sentencia es más difícil de lo que parece pues, como se ha dicho, la relación entre lo científico y lo militar no sólo es más antigua de lo que reconoce Russell, sino también más estructural y amplia que la mera asociación entre la guerra y la física.

Ya no hablamos sólo de las investigaciones que condujeron al desarrollo de toda la aviónica, incluidos el radar, los combustibles o los nuevos materiales, o del encargo que recibió la BBC de crear la televisión desarrollando la capacidad industrial para producir tubos de rayos catódicos. Tampoco nos quedamos en la guerra química o en los crueles experimentos médicos que realizaron los nazis en los campos de concentración y, desde luego, es muy difícil introducir en una sola frase referencias al radar y la penicilina, al DDT y los antimaláricos, o a la desmagnetización de los barcos y el condón.

El asunto es más hondo. No es que exista una relación histórica e incuestionable entre ciencia y guerra; las estructuras creadas en circunstancias tan excepcionales no se modificaron cuando desapareció la causa que las originó, sino que fueron crecientemente perfeccionadas añadiendo al agregado académico-militar una tercera pata, la conformada por los intereses industriales y comerciales, que no sólo dio estabilidad al sistema, sino que lo centuplicó. Y la consecuencia más obvia nos conduce a la tesis de la militarización de la Big Science y la High Technology. Baste con traer a la memoria algunas cifras tan contundentes como la que eleva hasta el 38,1 % el porcentaje de inversión realizada por el Pentágono en I+D entre 1960 y 1973, o también la que nos dice que el 60,2 % de los ingenieros aeronáuticos y el 35 % de los ingenieros electrónicos norteamericanos trabajaban para el Departamento de Defensa.

 
 

Dolarización de la Big Science

 
 

Todavía nos detendremos en un caso muy paradigmático: el desarrollo exitoso de una región consagrada a la alta tecnología en el entorno creado alrededor de la Universidad de Stanford. La transformación del condado de Santa Clara, desde una idílica arcadia agraria hasta convertirse en el centro de la industria de los semiconductores, tiene una historia con varios protagonistas y algunos hitos memorables: Frederick Terman, un ingeniero eléctrico formado en el MIT (Massachusetts Institute of Technology) y que es reconocido como el padre del Silicon Valley, los laboratorios de la Bells y la declaración de la guerra de Corea.12 El elemento que cose todos estos ingredientes es el ejército y su habilidad para contener la desmovilización exigida tras el fin de las hostilidades en el Pacífico y desplazar hacia el Oeste programas de investigación que se desarrollaran en un ambiente más tranquilo y reservado. Terman logró atraer algunos ingenieros para que continuaran la investigación en tubos generadores de radiofrecuencias (TWT) logrando espectaculares avances en la tecnología de detección radar. En pocos años, trabajando en los Bell Labs y con fondos de defensa, se alcanzaron notables éxitos que atraerían nuevos recursos y más empresas, muchas de ellas creadas por los propios graduados en Stanford. Pero la conversión de este pujante negocio electrónico en un emporio económico llegó con la invasión china de la península de Corea y la multiplicación de contratos clasificados para desarrollar un sistema de misiles. Las industrias acudieron al campus como las moscas a la miel y en pocos meses establecieron laboratorios, entre otras, la RCA, Hughes Aircraft, General Electrics, Microwave Electronics, Philco, Silvana, y los míticos Hewlett y Packard crearon su propia empresa. No tardaron en llegar propuestas que sugerían un cambio de orientación que paulatinamente sustituyó los tubos de microondas por la tecnología basada en la física del estado sólido y los semiconductores de silicio.

Y aunque el prestigio de la región se debe a la implantación de las empresas que desarrollarían la industria de la informática y las telecomunicaciones, la principal fuente de recursos y de empleo vino del programa aeroespacial. La nueva urgencia, que llevó a la Lockheed a mediados de la década de los cincuenta, eran los misiles balísticos, lo que implicó desarrollar exóticos materiales, sofisticados sistema de guía y velocidades supersónicas. Y desde entonces nunca ha fallado esta alianza estructural entre intereses académicos, militares e industriales.

 
 

El asedio a la ciencia

 
 

El asunto es que llueve sobre mojado. Que los militares han ejercido históricamente un férreo control sobre la ciencia es un hecho rebosante de pruebas. En la actualidad se calcula que controlan alrededor del 50 % de los recursos destinados a la investigación. Y, desde luego, gran parte de los desarrollos en física, matemáticas, química, cibernética y biología se ha realizado bajo su más estricto control. El argumento de la seguridad nacional sigue gozando de buena salud, aun cuando al abrirse archivos secretos nos hemos enterado de que, con frecuencia, las amenazas que se quería contrarrestar no eran sino interesadas quimeras fabricadas por el establishment para asegurarse su propia supervivencia. Lo que aquí nos importa, sin embargo, no es hablar sólo de los viejos asedios, sino también de los más recientes.

En efecto, las multinacionales imponen a los investigadores una cláusula de confidencialidad que les obliga a retrasar la publicación de su trabajo hasta que no estén registradas las patentes que pudiera generar. Hay encuestas que lo confirman, y así un 20 % de los científicos reconocen como propia tal conducta.13 El caso Kern constituye la punta de un iceberg cuya profundidad desconocemos. En 1994, la empresa Microfibres (Rhode Island) contrató a David Kern, profesor en la Brown University, para que probase que la degeneración pulmonar que padecía uno de sus empleados no era una enfermedad laboral. Y todo fue bien hasta que encontró indicios de lo contrario. Quiso entonces llevar sus hallazgos a un congreso de especialistas, pero la multinacional se opuso alegando que tendría que desvelar el proceso químico de producción. Las negociaciones para preservar el secreto industrial, sin menoscabo de la salud de los trabajadores, fracasaron. Entonces Kern acudió a la reunión científica y fue expulsado de la universidad. La cláusula de confidencia tenía la mayor fuerza legal y su institución, lamentando que mordiera la mano que les daba de comer, lo despidió. En fin, los hechos hablan solos: la voracidad de las compañías, junto con la docilidad de los investigadores, no siempre trabajan a favor del bienestar común.14

Pero hay todavía otro mecanismo de ocultación no menos grave: el monopolio que ejercen las grandes editoriales científicas sobre la información. En la actualidad existen decenas de miles de revistas científicas, pero sólo unas 20 000 son verdaderamente influyentes. Estas revistas tienen una cuota de abono abusiva, que a veces ronda los 15 000 euros al año. Si añadimos que un autor puede pagar hasta 1500 euros por publicar un artículo, se concluye que ni las grandes instituciones pueden pagar la factura que originan las suscripciones y publicaciones de sus miembros.15 O sea que sólo los muy ricos acceden a la información de calidad, una realidad que agrava el problema del secreto impuesto por militares y multinacionales. Y las tres, incluyendo ahora las corporaciones editoriales, deben ser combatidas si es que aún seguimos creyendo que la libertad académica y la libre circulación de ideas son la divisa de la ciencia.

 
 

La deriva corporativa

 
 

La situación, se mire por donde se mire, es inquietante. El penúltimo ejemplo para reforzar nuestro argumento tiene que ver con la conducta más que sospechosa de los grandes laboratorios farmacéuticos. Todo el mundo sabe que detrás de cada desgracia siempre hay un inmenso negocio. Y así, no es raro que las tragedias ecológicas, industriales o sanitarias motiven la aparición de instituciones dispuestas a combatirlas. Ninguna, sin embargo, debiera contar con un departamento dedicado al patrocinio de las amenazas que sostiene su ámbito de actividades. Pues bien, hace poco el British Journal of Medicine, una revista de reconocido prestigio, acusaba a los laboratorios farmacéuticos de inventar enfermedades para mejorar sus ganancias. Detengámonos en los detalles.

El denunciante, Ray Moynihan, explicaba que la disfunción sexual femenina, tecnicismo que designa la imaginada impotencia en la mujeres, es una circunstancia que los laboratorios quieren medicalizar y luego tratar con alguna droga.16 El hecho concreto es que la definición de la enfermedad y su incidencia fueron acordados en un congreso en el que los participantes eran profesionales vinculados a la industria farmacéutica. Allí se concluyó que la supuesta disfunción afectaba al 47 % de las mujeres. Para obtener la cifra se preguntó a 1500 mujeres si habían padecido alguno de los siete problemas de una lista que incluía como disfunciones el poco apetito sexual o el miedo a no tener orgasmos. Los investigadores decidieron que una simple respuesta afirmativa era suficiente para engrosar la estadística de los pacientes. Actuando así, los supuestos científicos, produjeron con el mismo gesto tres atropellos: primero, condenaron al 50 % de las mujeres a la condición de enfermas; segundo, disfrazaron de científica una mera actuación de propaganda comercial y, tercero, contribuyeron a la transformación de nuestro entorno en un hospital, donde el principal derecho político acabará siendo el de recibir tratamiento en una sociedad obligada a mantener abierta la oferta creciente de nuevas drogas.

Aún podemos decir algo más, pues la sospecha de que se inventa una enfermedad para cada píldora es creciente. Mucha gente ve en la calvicie, la timidez, la menopausia o la lentitud una enfermedad. Las guerras contra el colesterol, el asma, la obesidad o el colon irritable –padecimientos que cuando son graves merecen atención sanitaria– son tan indiscriminadas que debemos preguntarnos por qué de repente todo el mundo está enfermo. Se culpan a la contaminación, el estrés o a no se cuál radiación, y hay quienes dicen que enfermamos para solicitar clemencia y así evadirnos de tantas responsabilidades. En todo caso, no es banal formular alguna hipótesis sobre el papel de las multinacionales farmacéuticas.

Sabemos ya como funciona. Se trata de convertir pequeños achaques en grandes problemas y los signos débiles en asuntos serios. Después, lo más importante es organizar profundas (y, por cierto, muy costosas) campañas publicitarias cuya función es entrenar a los consumidores en el ejercicio de identificar como síntomas de enfermedad lo que hasta entonces eran conductas más o menos curiosas. Así, mientras los laboratorios producen la enfermedad, las organizaciones de consumidores suministran los enfermos.

El negocio consiste en convencer a la gente de que todo cuanto nos sucede es consecuencia de una disfunción bioquímica y que, además, podemos vivir alejados del dolor o la infelicidad. Ningún ejemplo es más dramático que el de la depresión. Todo el mundo parece estar deprimido. En la última década, el número de ciudadanos que se declaran deprimidos se ha multiplicado por siete. Las cifras son tan escandalosas que parecería que estamos ante una epidemia.17 Tanto que Wurtzel en su impactante Nación Prozac alentaba a los feroces consumidores norteamericanos del famoso ansiolítico («la droga de la felicidad») a no considerar la depresión como una especie de estado natural de los humanos. Más aún, les animaba a rebelarse y confiar en la posibilidad de restaurar su ansiado equilibrio mental sin recurrir a píldoras.

 
 

Lo que queremos saber

 
 

Dos palabras más. Pensar la ciencia y la tecnología de nuestros días obliga a considerar dimensiones tan complejas como antiguas. Muchos de los problemas que hoy se asoman a la opinión pública vienen de lejos y no admiten análisis prêt-à-porter, ni fórmulas simplistas de calificación o descalificación. En particular, la militarización de la investigación científica o de la innovación tecnológica es un camino que se ha recorrido en ambas direcciones y que parece tan estructural como también lo son las dimensiones experimental, paradigmática, pública o nacionalista de la ciencia en su deriva histórica. La militarización, no obstante, es un tópico menos reciente que el de la corporativización. Los ejemplos abundan sin que la prensa diaria, la opinión pública, les dedique la debida atención. Hoy, sin embargo, más que nunca, el discurso sobre las bondades o la importancia de la ciencia y la tecnología en nuestro mundo, necesita de una reflexión en paralelo sobre el tipo de ciencia que queremos. El asunto entonces no es qué sabemos, sino qué queremos saber.18 Muchas de las encrucijadas a las que nos enfrentamos sólo tienen solución ensanchando el campo de la política, incluyendo en su agenda los asuntos científicos que durante largo tiempo escaparon a su control. Cultura científica es entonces sinónimo de cultura política, pues políticos son muchos de los problemas científicos, y científicos vienen siendo los problemas políticos. Necesitamos pues desarrollar nuevas formas de competencia a partir de la primacía acordada para la conciencia.

 
 

 
 

 
 

Bibliografía y notas

 
 

1 Derek J. de Solla Price, en su Little Science, Big Science (1963), probó que la actividad científica crece exponencialmente, duplicando su dimensión cada quince años. En términos absolutos y desde el siglo xvii, el incremento había sido de cinco órdenes de magnitud.

2 Peter Galison, «The Many Faces of Big Science», en: Peter Galison y Bruce Hevly (eds.), Big Science. The Growth of Large-Scale Research, Stanford, Stanford University Press, 1992.

3 Mucha y muy polémica es la literatura publicada sobre esta materia. Los estudios de etnografía del laboratorio nos han entregado una imagen del día a día de las prácticas científicas nada convencional. Un excelente resumen puede encontrarse en Dominique Pestre, «Pour une histoire sociale et culturelle des sciences. Nouvelles définitions, nouveaux objets, nouvelles pratiques», Annales HSS 1995; 3 (mayo-junio): 487-522.

4 Antonio Lafuente y Tiago Saraiva: «La OPA de la ciencia y la abducción de las humanidades», Claves de razón práctica 2001; 112: 69-76.

5 Los casos mencionados son analizados en: J.W. Grove, In Defence of Science. Science. Technology, and Politics in Modern Society, Toronto, University of Toronto Press, 1989.

6 Antonio Lafuente, «Conflicto de lealtades: los científicos entre la nación y la República de las Letras», Revista de Occidente 1994; 161 (octubre): 97-122.

7 Citado en Grove, op. cit. p. 68.

8 Roy McLeod, «The 'Bankruptcy of Science' Debate: The Creed of Science and Its Critics, 1885-1900», Science, Technology, and Human Values 1982; 7:
2-15. Leslie Sklair, «The Revolt against the Machine: Some 20th Century Criticisms of Scientific Progress», Cahiers d'Histoire Mondiale 1970; 12:
479-489.

9 Nicole Dhombres, Les savants en revolution, 1789-1799, París, Cité des Sciences et de l'Industrie, 1999. La cita en p. 139.

10 Michel Serres, «Paris 1800», en: Michel Serres (ed.): Elementos para una historia de las ciencias, Madrid, Cátedra, 1991.

11 James H. Capshew y Karen A. Rader, «BigScience: Price to the Present», Osiris 1992; 7: 3-25. J.M. Sánchez Ron, El poder de la ciencia, Madrid, Alianza, 1992. La Big Science ha heredado también del proyecto Manhattan la tendencia al secreto, la jerarquización y la megalomanía. Peter Goodchild, J. Robert Oppenheimer. Shatterer of Worlds, Nueva York, Fromm International, 1985.

12 No quedará decepcionado quien interesado por estos aspectos recurra a Peter Galison y Bruce Hevly (eds.), Big Science. The Growth of Large-Scale Research, Stanford, Stanford University Press, 1992. Véase también Robert Fox, ed., Technological Change, Amsterdam, Harwood Academic Pb., 1996.

13 David Blumenthal et al., «Witholding Research Results in Academic Life Science. Evidence From a national Survey of faculty», JAMA 1997; 277: 1224-1228. Steven Benowitz, «Progress Impeded?», The Scientist 1996; 10: 1.

14
Wade Roush,
«Secrecy Dispute Pits Brown Researcher Against Company», Science 1997; 276: 523-525 (http://www.aaas.org/spp/secrecy/readings/Roush.htm).
M. Schuchman, «Secrecy in science: the flock worker's lung investigation», Ann Intern Med 1998; 129:
341-344. También, por ejemplo, el editorial «New Disease, Old Story», Ann Int Med 1998; 129: 327-328.

15 Denis Delbecq, «À l'abordage des revues scientifiques», Liberation, 14 de febrero 2002. Este y otros artículos sobre este asunto, conocido como The Budapest Open Access Initiative, pueden encontrarse en http://www.inserm.fr/serveur/ist.nsf/archives/2CE96B5B7D6EB6DD80256B7B0057AFFD?OpenDocument

16 Ray Moynihan, Ioana Health y David Henry, «Selling sicness: the pharmaceutical industry and disease mongering», Br Med J 2002; 324: 886-891.

17 El asunto es el principal objeto de atención para P. Pignarre, Comment la depresion est devenue une epidemie, París, La Découverte, 2001.

18 Hans Blumenberg, La legibilidad del mundo, Barcelona, Paidós, 2000.


 
 

 
 

Antonio Lafuente

 
 

Doctor en Ciencias Físicas, trabaja en el Instituto de Historia (CSIC). Entre sus libros más recientes están la edición de los Elementos de la filosofía de Newton de Voltaire (Barcelona, Círculo de Lectores, 1998), la Guía del Madrid científico. Ciencia y corte (Madrid, Doce Calles, 1998), así como catálogos de diversas exposiciones y artículos de divulgación de la ciencia. Fue colaborador del suplemento Babelia de El País; en la actualidad colabora habitualmente en El Periódico de Cataluña y escribe reseñas de libros de ciencia en ABC Cultural. Dirige la colección Novatores sobre científicos españoles de la Editorial Nivola.

 
 

lafuente@ceh.csic.es

29 de diciembre de 2010

Ante Las Mentiras sobre La Ley de Educación Universitaria,Movimientos Populares Universitarios, Responden:

 
 

POR: COLECTIVO SOCIAL SURCO-DP

 1.- "La Ley se aprobó entre gallos y medianoche":

Ciertamente la ley se aprobó a la medianoche, exactamente a las 02:50am, pero después de once (11) horas de debate en la Asamblea Nacional, en el que hubo oposiciones, votos salvados, críticas, aportes y una aprobación mayoritaria, como debe ser en toda Asamblea Legislativa. Una ley que se exige desde la aprobación de la Constitución de la República de 1999, cuando toda la estructura jurídica y política del Estado venezolano inicia su transformación y que, desde la aprobación de la Ley Orgánica de Educación tenía plazo de doce meses para ser elaborada y aprobada, pero que realmente tardó más de dieciséis (16) meses. De tal forma que a nadie debería haber sorprendido su aprobación.

2.- "La Ley se hizo sin diálogo con los universitarios":

A diferencia de la antigua ley que se impuso tras el allanamiento de universidades durante el primer gobierno de Caldera, como a la UCV a donde se movilizaron más de tres mil (3000) efectivos policiales y militares, esta ley de Educación Universitaria tuvo casi diez años para discutirse, se conformaron comisiones desde el Ministerio del Poder Popular para la Educación Universitaria, se realizaron debates abiertos desde distintas universidades y hasta algunos sectores –como nosotros- llamamos a debates populares constituyentes, porque como toda ley, ésta es resultado de la co-rrelación de fuerzas y tendencias sociales.

Incluso, una prueba contundente de la voluntad de escuchar a todos los sectores, es que se recibieron en la Asamblea Nacional, proyectos y propuestas provenientes de las autoridades de la UCAB y la UCV, por lo que es responsabilidad de estas autoridades habilitar el diálogo a lo interno de las universidades, porque de otra forma hubieran acusado al Ejecutivo de "intervenir la autonomía universitaria" como hoy lo hacen. Ahora, la pregunta es: ¿Escucharon estas autoridades a sus comunidades universitarias? ¿Qué estudiante común y corriente de la UCV y la UCAB participó en la elaboración de este proyecto de ley presentado por las autoridades universitarias y sus asesores a la Asamblea Nacional Legislativa? ¿Cuántos participaron y debatieron? Porque, si como sabemos, la respuesta es que no participó nadie, sino que "estudiantes y profesores universitarios se han desplegado para recoger las rúbricas en apoyo al proyecto de ley elaborado por miembros de la UCAB, UCV, USB, UPEL, Unimet, Unexpo y UCLA" (Diario "El Universal" 13/10/2010)), entonces, quienes debían propiciar el "diálogo" con las comunidades universitarias, no lo hicieron, sino que algunas autoridades cuando vieron la inminente aprobación, "recogieron rúbricas" en apoyo a un proyecto elaborado por otros, aquellos "miembros de la UCAB, UCV…," etc. En otras palabras, se trata de una democracia de "firma" y circo mediático, no de participación y protagonismo. Entonces, el reclamo de diálogo deben hacérselo a esas autoridades que piden diálogo pero que no dialogan con  nadie.

3.- "Nosotros no queremos una educación capitalista, ni socialista, sino plural":

¿De que pluralidad están hablando estas autoridades como la Rectora de la UCV Cecilia García Arocha? Si es la pluralidad de explotar, de excluir y de someter, esa pluralidad hipócrita tiene nombre aunque no la llamen así, se llama "dominación" y en la actualidad, "dominación capitalista". Una pluralidad que se exige, pero no se da, una pluralidad de entregar un proyecto en la Asamblea Nacional en nombre de una comunidad que no fue consultada. Una pluralidad entre una pequeña casta, como establece la ley de universidades, donde votan y eligen profesores de una determinada categoría, pero profesores instructores y contratados (es decir, la mayoría), no votan, los estudiantes tienen un voto que vale hasta 40 y 50 veces menos que el de un profesor y los trabajadores (administrativos y obreros), no votan, ni siquiera existen como parte de la comunidad universitaria en aquella ley de universidades.

Eso deja claro su carácter de clase, hablan de una pluralidad donde la clase trabajadora hace posible el funcionamiento de las universidades con su trabajo académico-intelectual, administrativo y manual, y sin embargo, no puede decidir sobre nada. O acaso, una pluralidad en la cual, quienes que se oponen a alguna política privatizadora, son expulsados (como en los casos de la UCV, en 2001 y 2010)

Debemos decir claramente, que no queremos ese tipo de pluralidad. La pluralidad en el socialismo -y por eso saludamos que se incluya el término, para dejar claro a que tipo de pluralidad nos referimos- implica, como dice la nueva "Ley de Educación Universitaria" que:

"La educación universitaria se rige por los principios de autonomía, carácter público, gratuidad, democracia participativa y protagónica, calidad, pertinencia, innovación, interculturalidad, universalidad, territorialidad y propugna la conducta ética como sentido del bien común(…). La universidad desarrolla los principios y valores en la educación, la cultura y el trabajo en un ambiente de justicia, por su ineludible compromiso y aporte en la consecución de los fines esenciales del Estado."

 
 

O cuando se refiere a la autonomía universitaria, no lo hace para escudarse de auditorías y manejar la universidad como si fuera la empresa privada de un pequeño grupo de accionistas, sino que entiende su ejercicio:

 
 

"Mediante la democracia participativa y protagónica ejercida en igualdad de condiciones, por estudiantes, trabajadoras y trabajadores académicos, administrativos y obreros en la definición de sus planes de gestión y programas de formación, creación intelectual e interacción con las comunidades, en la planificación y gestión del presupuesto, en su rendición de cuentas y demás recursos universitarios, en sus estructuras académicas, administrativas y en las prácticas educativas."

 
 

Esta es la pluralidad que implica el socialismo, es la auténtica pluralidad, en la cual todos los sectores participan, no solo mediante firmas planas o elecciones, sino a través del ejercicio cotidiano de la participación en todos los ámbitos de la vida social.

 
 

4.- "El Régimen quiere quitarle la autonomía universitaria a los universitarios para controlar todo desde el Estado docente…"

 
 

Si entendemos la autonomía universitaria como la posibilidad de que las universidades investiguen libremente sin persecución, ni amenazas, que obstruyan el libre desarrollo intelectual, entonces, eso es precisamente lo que salvaguarda la Ley de Educación Universitaria, cuando dice que se ejerce: "Mediante la libertad académica, para debatir las corrientes del pensamiento."

 
 

Con lo que vale aclarar, que la Ley de Universidades que impuso Caldera tras persecución y allanamientos, no garantiza la autonomía universitaria, como reza el mito más extendido por la reacción; ya que esa ley excluye del ejercicio de derechos políticos y civiles a la amplia mayoría de la comunidad universitaria y a los sectores populares, y, sobre todo, porque permite la entrada de cuerpos policiales a las universidades. Sí, como se lee. Si no, revise la extinta ley en su artículo 7, que dice: "solo podrá ser allanado para impedir la consumación de un delito o para cumplir las decisiones de los Tribunales de Justicia". Nos preguntamos, ¿cómo se califica de delito algo que aún no se ha cometido? Pues, bien, esta disposición inconstitucional, más bien legalizó allanamientos permitidos por las mismas autoridades, como el ex -Rector Giuseppe Giannetto (hoy accionista bancario), cuando en el año 2000 permitió el ingreso de la Policía Metropolitana que costó un estudiante herido de bala.

 
 

Ahora, si en otro sentido se entiende la "autonomía universitaria" como una patente de corso para hacer lo que venga en gana, para administrar las universidades a su antojo -incluso las nacionales que son mantenidas con el trabajo de las mayorías- esa concepción liberal de la autonomía, no la queremos. Porque la universidad como decía Ernesto Guevara: "no es patrimonio de nadie, pertenece al pueblo… Y al pueblo se le dará o el pueblo la tomará…"

 
 

Pero si resultara muy dura la imagen del Ché Guevara, gracias al trabajo de programación que ha hecho el aparato mediático hegemónico, entonces podemos usar el concepto de la autonomía como la entendió Luis Beltrán Prieto Figueroa, quien no era comunista, sino adeco, precursor del concepto de Estado Docente contra una educación controlada por la empresa privada (fiel aliada de algunas autoridades universitarias). Decía Luis Beltrán:

 
 

"En particular, la universidad como servicio público que es, no puede desligarse de las necesidades y requerimientos de la nación. Sus planes de estudio y las profesiones que dentro de ella se cursan deben corresponder al plan de vida de la nación.
La autonomía, por tanto, no puede ser considerada como un desligamiento de las responsabilidades que le incumben o de interpretación caprichosa, fuera de las preocupaciones  colectivas. La vida moderna, dentro del Estado democrático, se concibe como un entrecruzamiento de responsabilidades, que se coordinan en el nivel de los órganos de dirección o de influencia en la vida nacional. Ello conduce a los planes de desarrollo, a los planes más amplios para orientar y aprovechar en beneficio de todos, los aportes de personas y de grupos. Por ello la autonomía  universitaria debe ser interpretada como una libertad de acción dentro de los límites que le demarcan los fines de la actividad que se le asigna."

 
 

 
 

Así dicho, entendemos que es fundamental develar las mentiras de los sectores reaccionarios que temen cualquier cambio que altere sus privilegios y, apalancados en esta ley que es producto de muchas luchas populares,  construir una nueva universidad, la universidad necesaria, socialista y popular.

 
 

 
 

¡AL PASADO NO VOLVEREMOS JAMÁS!!

 
 

 
 

COLECTIVO SOCIAL SURCO-DP

<surcouniversitario@gmail.com>

 
 

"A veces sucumbo ante la rabia con la misma fuerza que lo hago ante la ternura, pero siempre como un respuesta espiritual y no como una reacción endocrina ante la realidad. Rabia y ternura estimulan mis ganas de combatir y en el tío-vivo de la vida, siempre me han gustado el caballito azul el amor y el blanco de la libertad, por ellos siempre cabalgaré en el caballor rojo del combate..."

Alí Primera

24 de diciembre de 2010

2011: U.S. And NATO To Extend And Expand Afghan War

Stop NATO. December 24, 2010

The war being waged by the United States and the Western military alliance it controls, the North Atlantic Treaty Organization, is well into its tenth year and is already the longest war in the history of the U.S., Afghanistan and NATO alike. In fact it is NATO's first ground war and its first armed conflict in Asia.

It has now graduated into a broader war, having engulfed neighboring Pakistan with a population of 170 million and a nuclear arsenal.

The U.S. has suffered reverses in the past week and half with the death of Special Representative for Afghanistan and Pakistan Richard Holbrooke on December 13 and the recall of the Central Intelligence Agency station chief in Pakistan, Jonathan Banks, on December 16, the day the White House issued its annual policy review on the protracted and increasingly deadly war in Afghanistan.

As of December 23, American and NATO military fatalities for this year are at 705, almost a third of the total 2,275 killed since the war was launched on October 7, 2001.

The Afghan National Army created from scratch by the Pentagon and NATO acknowledged this month that it has lost 806 soldiers so far this year, an increase of 25 percent over 2009.

Earlier this month a report by the United Nations General Assembly documented that Afghan civilian casualties had risen by 20 percent in the first ten months of this year over all of last to a total of 5,480 killed and wounded.

In the past few days Western military forces have intensified lethal air strikes against Afghan civilians and troops, killing four Afghan soldiers in the south of the country in an air attack in the middle of the month, killing a civilian and wounding two children in another air strike in Helmand province during the same time period, and most recently killing a policeman and the brother of a legislator in a helicopter attack in northern Afghanistan on December 23.

The day before the last incident an Afghan provincial governor called on the North Atlantic military bloc "to pay attention to civilian casualties during operations and prevent civilian casualties." [1] The two deaths on the following day indicate that such appeals fall on deaf ears.

On the other side of the Afghan-Pakistani border, on December 16 three U.S. missile attacks killed an estimated 54 people in Pakistan's Khyber Pakhtunkhwa province, all identified as "militants" in the Western press. The overwhelming majority of deadly CIA-directed drone attacks have occurred in North Waziristan in the Federally Administered Tribal Areas. The attack in Khyber Pakhtunkhwa signals the expansion of the war deeper into the country – "a possible expansion of the CIA-led covert campaign of drone strikes inside Pakistani territory" [2] – as does a recent NATO helicopter gunship raid into Balochistan province.

Days later NATO oil tankers came under rocket attack in the Federally Administered Tribal Areas and "The Pakistan-Afghanistan highway was temporarily blocked and NATO supplies suspended following the attack." [3]

As in Afghanistan, the killing has increased substantially this year.

In the past year there have been at least 115 U.S. drone attacks in the tribal areas, more than double the amount in 2009, which itself represented a dramatic increase over previous years. In 2009 and 2010 there have been approximately 170 missile strikes in North and South Waziristan, a 300 percent increase over the last four years of the George W. Bush administration. The cumulative death toll is in the neighborhood of 2,000, with close to half of those deaths occurring this year.

The CIA's Jonathan Banks was whisked home from Pakistan after his identity was revealed in a legal action initiated by surviving victims of the drone attacks and victims' families. The suit also named CIA Director Leon Panetta and Defense Secretary Robert Gates.

Nothing daunted, the special assistant to the commanding general of U.S. Army Special Operations stated that the current demand for more drones (unmanned aerial vehicles) is "insatiable."

"It's like crack, and everyone wants more," Brigadier General Kevin Mangum recently announced. [4]

The U.S. is pressuring the Pakistani government to launch a military operation in North Waziristan in tandem with the marked escalation of drone attacks there, something paralleling the Pakistani army offensive in the Swat Valley in May of last year that led to the displacement of three million civilians.

In addition, the Pentagon has recently announced that U.S. and NATO forces will be stationed at a military base in the capital of Pakistan's Balochistan province. [5]

Washington is now pushing to expand special forces operations in Pakistan's tribal areas, supplementing CIA drone strikes and NATO helicopter attacks in the region.

Until now, "The main role in a secret war on Pakistan territory has belonged to the Central Intelligence Agency. The CIA has operated armed drones to hunt down insurgent leaders and also organized a number of secret missions carried out by Afghan operatives, known as Counterterrorism Pursuit Teams."

The introduction of American ground forces – in the words of an American official, "We've never been as close as we are now to getting the go-ahead to go across" – would "open a new front in the war that is becoming more and more unpopular in America.

"It also could ruin relations with…Pakistan, especially considering the risk of civilian casualties." [6]

However, civilian deaths on both sides of the Khyber Pass and the destabilization of nuclear Pakistan are matters of small importance to American and NATO geostrategists, who nurture grand designs for Central and South Asia.

A recent Chinese analysis put the matter this way:

"Though it started long ago, the game is still on. There are only more players with more pieces moving and moved on a bigger board, all for a newer rendition of the Great Game.

"Whichever way people prefer to describe the game – geostrategy or geopolitics – there has been a center-piece: interest in a geography that is important to world powers, past and present; that is, in whatever way these powers deem it as important.

"Sitting at one end of the board is the same old player, known as the Russian Empire, while at the other end now is an alliance orchestrated not any more by the British Empire but rather by the Americans and the military coalition they dominate, known as NATO." [7]

Indian analyst and former diplomat M. K. Bhadrakumar stated in a recent article entitled "NATO weaves South Asian web" that after its summit in Lisbon, Portugal last month NATO "is well on the way to transforming into a global political-military role" and "is by far today the most powerful military and political alliance in the world."

Speaking about long-term U.S. and NATO strategy in Asia, he added:

"It is within the realm of possibility that NATO would at a future date deploy components of the US missile defense system in Afghanistan. Ostensibly directed against nearby 'rogue states', the missile defense system will challenge the Chinese strategic capability." [8]

Regarding the long-planned agreement on constructing a Turkmenistan-Afghanistan-Pakistan-India (TAPI) natural gas pipeline concluded earlier this month [9], the author said:

"TAPI is the finished product of the US invasion of Afghanistan. It consolidates NATO's political and military presence in the strategic high plateau that overlooks Russia, Iran, India, Pakistan and China. TAPI provides a perfect setting for the alliance's future projection of military power for 'crisis management' in Central Asia.

"The pipeline signifies a breakthrough in the longstanding Western efforts to access the fabulous mineral wealth of the Caspian and Central Asian region. Washington has been the patron saint of the TAPI concept since the early 1990s when the Taliban was conceived as its Afghan charioteer. The concept became moribund when the Taliban regime was driven out of power from Kabul.

"Now the wheel has come full circle with the project's incremental resuscitation since 2005, running parallel with the Taliban's fantastic return to the Afghan chessboard. TAPI's proposed commissioning coincides with the 2014 timeline for ending the NATO 'combat mission' in Afghanistan. The US 'surge' is concentrating on Helmand and Kandahar provinces through which the TAPI pipeline will eventually run. What an amazing string of coincidences!" [10]

Last week NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen affirmed that "as the long-term partnership that President Karzai and I signed at Lisbon demonstrates, our commitment to Afghanistan will continue well beyond 2014." [11]

On December 22 U.S. ambassador to Afghanistan Karl Eikenberry confirmed that the Pentagon "will retain a 'sizable mission' in Afghanistan beyond 2014″ and that a troop withdrawal, if it ever occurs, would be "conditions-based; not calendar-based." American troops "could also stay on to carry out counter-terrorism operations," added the retired general and former deputy chairman of the NATO Military Committee. [12]

In a recent interview, American analyst Gareth Porter asserted that NATO troops are killing and dying in Afghanistan "because bureaucrats in Brussels, in the NATO headquarters, wanted more responsibility, [they] wanted a job for NATO to be able to take on in order to justify the continued existence of that organization." [13]

The U.S. and NATO require and are exploiting the endless war in Afghanistan and Pakistan for more reasons than simply to justify the continued existence, even the global expansion, of the world's only military bloc.

As Bhadrakumar has pointed out, far more is at stake: The military encirclement of Russia, China and Iran and control of Eurasia's strategic energy resources.

1) Associated Press, December 22, 2010
2) Associated Press, December 17, 2010
3) Xinhua News Agency, December 20, 2010
4) U.S. Army: 'Insatiable Demand' for UAVs in War Zone
Defense News, December 16, 2010
5) Report on Progress Toward Security and Stability in Afghanistan
November 2010

http://www.defense.gov/pubs/November_1230_Report_FINAL.pdf

6) US plans to expand raids in Pakistan
Voice of Russia, December 21, 2010

http://english.ruvr.ru/2010/12/21/37384229.html

7) Gaochao Yi, More players and more pieces in the New Great Game
Xinhua News Agency, December 19, 2010

http://news.xinhuanet.com/english2010/indepth/2010-12/19/c_13655299.htm

8) Asia Times, December 23, 2010

http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/LL23Df05.html

9) NATO Trains Afghan Army To Guard Asian Pipeline
Stop NATO, December 19, 2010

http://rickrozoff.wordpress.com/2010/12/19/nato-trains-afghan-army-to-guard-asian-pipeline

10) Asia Times, December 23, 2010
11) North Atlantic Treaty Organization, December 16, 2010
12) Pajhwok Afghan News, December 23, 2010

http://www.pajhwok.com/en/2010/12/23/eikenberry-sees-continued-role-us-beyond-2014

13) US-led Afghan war serves NATO's existence
Press TV, December 20, 2010

http://www.presstv.ir/detail/156276.html

23 de diciembre de 2010

En estas Navidades recordemos que lo más importante es la unidad de la familia y amigos, la ayuda a los mas débiles, por lo general ancianos y niños, y la solidaridad con los afectados por la desgracia. Compartamos con alegría lo que tenemos ahorrando lo necesario para transformar el planeta entero en un mundo de amor liberado de la codicia.

Feliz Navidad y Prospero Año 2011 les desea,

La Colmena

15 de diciembre de 2010

Este es nuestro reto…

"Whatever the immediate prospects are, any possible slight recovery of oil income cannot make up for the serious problems that the Venezuelan economy is facing; such as the strike of capital, sabotage, speculation and hoarding, on the part of the bourgeoisie. To the normal effects of the economic cycle, in Venezuela we need to add three other factors which are affecting the economy. One is the fact that there is a revolution unfolding and the ruling class does not feel confident to invest. The second is the conscious campaign of economic sabotage on the part of the oligarchy. And finally, the fact that all the attempts on the part of the reformists to regulate the market economy only serve to create further economic dislocation"


 

UNIVERSITY OF LAGOS. FACULTY OF BUSINESS ADMINISTATION DEPARTMENT OF INDUSTRIAL RELATIONS AND PERSONNEL MANAGEMENT COURSE TITLE AND CODE: COMPARATIVE INDUSTRIAL RELATIONS SYSTEMS AND THEORIES. (IRP 410) LEVEL: 400L GROUP 2 NAMES MATRIC NO AWOLESI TOYIN. I

030206013

http://www.scribd.com/Comparative-Analysis-of-the-industrial-relations-system-of-russia-taiwan-cameroon-and-venezuela/d/33933507

Why I'm Posting Bail Money for Julian Assange (A statement from Michael Moore)

Tuesday, December 14th, 2010


 

Jed Diamond, Ph.D. has been a health-care professional for the last 45 years. He is the author of 9 books, including Looking for Love in All the Wrong Places, Male Menopause, The Irritable Male Syndrome, and Mr. Mean: Saving Your Relationship from the Irritable Male Syndrome . He offers counseling to men, women, and couples in his office in California or by phone with people throughout the U.S. and around the world. To receive a Free E-book on Men's Health and a free subscription to Jed's e-newsletter go to www.MenAlive.com. If you enjoy my articles, please subscribe. I write to everyone who joins my Scribd team.


 

Friends,

Yesterday, in the Westminster Magistrates Court in London, the lawyers for WikiLeaks co-founder Julian Assange presented to the judge a document from me stating that I have put up $20,000 of my own money to help bail Mr. Assange out of jail.

Furthermore, I am publicly offering the assistance of my website, my servers, my domain names and anything else I can do to keep WikiLeaks alive and thriving as it continues its work to expose the crimes that were concocted in secret and carried out in our name and with our tax dollars.

We were taken to war in Iraq on a lie. Hundreds of thousands are now dead. Just imagine if the men who planned this war crime back in 2002 had had a WikiLeaks to deal with.

They might not have been able to pull it off. The only reason they thought they could get

away with it was because they had a guaranteed cloak of secrecy. That guarantee has now been ripped from them, and I hope they are never able to operate in secret again.

So why is WikiLeaks, after performing such an important public service, under such vicious attack? Because they have outed and embarrassed those who have covered up the truth. The assault on them has been over the top:

**Sen. Joe Lieberman says WikiLeaks "has violated the Espionage Act."

**The New Yorker's George Packer calls Assange "super-secretive, thin-skinned, [and]

megalomaniacal."

**Sarah Palin claims he's "an anti-American operative with blood on his hands" whom

we should pursue "with the same urgency we pursue al Qaeda and Taliban leaders."

**Democrat Bob Beckel (Walter Mondale's 1984 campaign manager) said about Assange on Fox: "A dead man can't leak stuff ... there's only one way to do it: illegally shoot the son of a bitch."

**Republican Mary Matalin says "he's a psychopath, a sociopath ... He's a terrorist."

**Rep. Peter A. King calls WikiLeaks a "terrorist organization."

And indeed they are! They exist to terrorize the liars and warmongers who have brought

ruin to our nation and to others. Perhaps the next war won't be so easy because the tables fhave been turned -- and now it's Big Brother who's being watched ... by us!

WikiLeaks deserves our thanks for shining a huge spotlight on all this. But some in the

corporate-owned press have dismissed the importance of WikiLeaks ("they've released

little that's new!") or have painted them as simple anarchists ("WikiLeaks just releases everything without any editorial control!"). WikiLeaks exists, in part, because the mainstream media has failed to live up to its responsibility. The corporate owners have

decimacted newsrooms, making it impossible for good journalists to do their job. There's

no time or money anymore for investigative journalism. Simply put, investors don't want

those stories exposed. They like their secrets kept ... as secrets.

I ask you to imagine how much different our world would be if WikiLeaks had existed 10

years ago. Take a look at this photo. That's Mr. Bush about to be handed a "secret" document on August 6th, 2001. Its heading read: "Bin Ladin Determined To Strike in US." And on those pages it said the FBI had discovered "patterns of suspicious activity in this country consistent with preparations for hijackings." Mr. Bush decided to ignore it

and went fishing for the next four weeks.

But if that document had been leaked, how would you or I have reacted? What would Congress or the FAA have done? Was there not a greater chance that someone, somewhere would have done something if all of us knew about bin Laden's impending

attack using hijacked planes?

But back then only a few people had access to that document. Because the secret was kept, a flight school instructor in San Diego who noticed that two Saudi students took no

interest in takeoffs or landings, did nothing. Had he read about the bin Laden threat in the paper, might he have called the FBI? (Please read this essay by former FBI Agent Coleen Rowley, Time's 2002 co-Person of the Year, about her belief that had WikiLeaks been around in 2001, 9/11 might have been prevented.)

Or what if the public in 2003 had been able to read "secret" memos from Dick Cheney as he pressured the CIA to give him the "facts" he wanted in order to build his false case for war? If a WikiLeaks had revealed at that time that there were, in fact, no weapons of mass destruction, do you think that the war would have been launched -- or rather, wouldn't there have been calls for Cheney's arrest?

Openness, transparency -- these are among the few weapons the citizenry has to protect itself from the powerful and the corrupt. What if within days of August 4th, 1964 – after the Pentagon had made up the lie that our ship was attacked by the North Vietnamese in the Gulf of Tonkin -- there had been a WikiLeaks to tell the American people that the whole thing was made up? I guess 58,000 of our soldiers (and 2 million Vietnamese) might be alive today.

Instead, secrets killed them.

For those of you who think it's wrong to support Julian Assange because of the sexual assault allegations he's being held for, all I ask is that you not be naive about how the government works when it decides to go after its prey. Please -- never, ever believe the "official story." And regardless of Assange's guilt or innocence (see the strange nature of the allegations here), this man has the right to have bail posted and to defend himself. I have joined with filmmakers Ken Loach and John Pilger and writer Jemima Khan in putting up the bail money -- and we hope the judge will accept this and grant his release today.

Might WikiLeaks cause some unintended harm to diplomatic negotiations and U.S. interests around the world? Perhaps. But that's the price you pay when you and your government take us into a war based on a lie. Your punishment for misbehaving is that

someone has to turn on all the lights in the room so that we can see what you're up to.

You simply can't be trusted. So every cable, every email you write is now fair game.

Sorry, but you brought this upon yourself. No one can hide from the truth now. No one

can plot the next Big Lie if they know that they might be exposed.

And that is the best thing that WikiLeaks has done. WikiLeaks, God bless them, will save lives as a result of their actions. And any of you who join me in supporting them are committing a true act of patriotism. Period.

I stand today in absentia with Julian Assange in London and I ask the judge to grant him

his release. I am willing to guarantee his return to court with the bail money I have wired

to said court. I will not allow this injustice to continue unchallenged.

Yours,

Michael Moore

MMFlint@aol.com

MichaelMoore.com

P.S. You can read the statement I filed today in the London court here.

P.P.S. If you're reading this in London, please go support Julian Assange and WikiLeaks

at a demonstration at 1 PM today, Tuesday the 14th, in front of the Westminster court.

Alerta Venezuela

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