“La sabiduría de la vida consiste en la eliminación de lo no esencial. En reducir los problemas de la filosofía a unos pocos solamente: el goce del hogar, de la vida, de la naturaleza, de la cultura”.
Lin Yutang
Cervantes
Hoy es el día más hermoso de nuestra vida, querido Sancho; los obstáculos más grandes, nuestras propias indecisiones; nuestro enemigo más fuerte, el miedo al poderoso y a nosotros mismos; la cosa más fácil, equivocarnos; la más destructiva, la mentira y el egoísmo; la peor derrota, el desaliento; los defectos más peligrosos, la soberbia y el rencor; las sensaciones más gratas, la buena conciencia, el esfuerzo para ser mejores sin ser perfectos, y sobretodo, la disposición para hacer el bien y combatir la injusticia dondequiera que esté.
Photo
du haut : médecins vénézuéliens effectuant des visites à domicile dans
les quartiers populaires de Caracas. Photo du bas: visite de dépistage
et formation de la population de la Commune Socialiste de Lidice. Photos
de @OrlenysOV et Giuliano Salvatore
Quelques heures après son lancement, plus de 800 Vénézuéliens aux États-Unis se sont inscrits pour
un vol d’urgence de Miami à Caracas par le biais d’un site web géré par
le gouvernement vénézuélien. Ce vol, offert gratuitement, a été proposé
par le président Nicolás Maduro lorsqu’il a appris que 200 Vénézuéliens
étaient bloqués aux États-Unis suite à la décision de son gouvernement
d’arrêter les vols commerciaux à titre de mesure préventive contre les
coronavirus. La promesse d’un vol s’est étendue à deux vols ou plus, car
il est apparu clairement que de nombreux Vénézuéliens aux États-Unis
voulaient retourner au Venezuela, mais la situation n’est toujours pas
résolue en raison de l’interdiction américaine sur les vols à
destination et en provenance du pays.
Ceux qui se fient uniquement aux médias grand public pourraient se
demander qui, dans leur bon sens, voudrait quitter les États-Unis pour
le Venezuela. Le Time, le Washington Post, The Hill et le Miami Herald,
entre autres, ont publié des opinions au cours de la semaine dernière
décrivant le Venezuela comme un cauchemar chaotique. Ces médias ont
brossé le tableau d’un désastre dû au coronavirus, de l’incompétence du
gouvernement et d’une nation au bord de l’effondrement. La réalité de la réponse du Venezuela aux coronavirus n’est pas du tout couverte par les médias mainstream.
De plus, ce que chacun de ces articles résume, c’est le dommage causé
par les sanctions de l’administration Trump, qui a dévasté l’économie
et le système de santé bien avant la pandémie de coronavirus. Ces
sanctions ont appauvri des millions de Vénézuéliens et ont eu un impact
négatif sur des infrastructures vitales, comme la production
d’électricité. Le Venezuela est empêché d’importer des pièces de
rechange pour ses centrales électriques et les pannes qui en résultent
interrompent les services d’eau qui dépendent des pompes électriques.
Ces problèmes, ainsi que des dizaines d’autres implications de la guerre hybride contre le Venezuela, ont provoqué une baisse générale des indicateurs de santé, entraînant 100 000 décès à la suite des sanctions.
En ce qui concerne les coronavirus en particulier, les sanctions
augmentent le coût des kits de dépistage et des fournitures médicales,
et interdisent au gouvernement vénézuélien d’acheter du matériel médical
aux États-Unis (et dans de nombreux pays européens). Ces obstacles
semblent placer le Venezuela sur la voie du pire des scénarios, comme
l’Iran (également frappé par les sanctions) ou l’Italie (frappée par
l’austérité et le néolibéralisme). Contrairement à ces deux pays, le
Venezuela a pris très tôt des mesures décisives pour faire face à la
pandémie.
Grâce à ces mesures et à d’autres facteurs, le Venezuela se trouve
actuellement dans son meilleur scénario. Au moment où nous écrivons ces
lignes, 11 jours après le premier cas confirmé de coronavirus, le pays
compte 86 personnes infectées, avec 0 décès. Ses voisins n’ont pas fait
aussi bien : Le Brésil compte 1 924 cas avec 34 décès ;
l’Équateur 981 et 18 ; le Chili 746 et 2 ; le Pérou 395 et 5 ; le
Mexique 367 et 4 ; la Colombie 306 et 3 (à l’exception du Mexique, ces
gouvernements ont tous participé et contribué activement aux efforts de
changement de régime menés par les États-Unis au Venezuela). Pourquoi le Venezuela fait-il beaucoup mieux que les autres pays de la région ? (1)
Les sceptiques prétendront que le gouvernement Maduro cache des
chiffres et des décès, qu’il n’y a pas assez de tests, pas assez de
médicaments, pas assez de talents pour faire face de manière adéquate à
une pandémie. Mais voici les faits : Premièrement, la solidarité internationale a joué un rôle inestimable pour permettre au gouvernement de relever le défi. La Chine a envoyé des kits de diagnostic de coronavirus qui permettront de tester 320 000 Vénézuéliens, en plus d’une équipe d’experts et de tonnes de fournitures. Cuba a envoyé 130 médecins et 10 000 doses d’interféron alfa-2b, un médicament qui a fait ses preuves en aidant les patients atteints de COVID-19 à se rétablir. La Russie a envoyé le premier de plusieurs envois de matériel et de kits médicaux.
Ces trois pays, que la politique étrangère américaine qualifie
régulièrement de malfaisants, offrent leur solidarité et leur soutien
matériel. Les États-Unis offrent davantage de sanctions et le FMI, dont on sait qu’il est sous contrôle américain, a rejeté une demande vénézuélienne de 5 milliards de dollars de financement d’urgence que même l’Union européenne soutient. Deuxièmement, le gouvernement a rapidement mis en
œuvre un plan pour contenir la propagation de la maladie. Le 12 mars, un
jour avant les premiers cas confirmés, le président Maduro a décrété
l’urgence sanitaire, a interdit aux foules de se rassembler et a annulé
les vols en provenance d’Europe et de Colombie. Le 13 mars, premier
jour, deux Vénézuéliens ont été testés positifs ; le gouvernement a
annulé les cours, a commencé à exiger le port de masques dans le métro
et à la frontière, a fermé les théâtres, les bars et les boîtes de nuit,
et a limité les restaurants à emporter ou à livrer. Il convient de
répéter que c’était le premier jour où un cas a été confirmé ; de
nombreux États américains n’ont pas encore pris ces mesures. Au
quatrième jour, une quarantaine nationale a été mise en place
(équivalent à des ordonnances de confinement) et un portail en ligne
appelé « Plan pour la Patrie » a été réorienté pour enquêter sur les cas
potentiels de COVID-19. Au huitième jour, 42 personnes étaient
infectées et environ 90 % de la population se conformait à la quarantaine. Au onzième jour, plus de 12,2 millions de personnes avaient répondu à l’enquête,
plus de 20 000 personnes ayant déclaré être malades ont reçu la visite
de professionnels de la santé à leur domicile et 145 personnes ont été
orientées vers un test de dépistage du coronavirus. Le gouvernement
estime que sans ces mesures, le Venezuela compterait 3 000 personnes infectées et un nombre élevé de décès. Troisièmement, le peuple vénézuélien était en mesure de faire face
à une crise. Au cours des 7 dernières années, le Venezuela a vécu la
mort d’un leader très populaire, de violentes manifestations de droite,
une guerre économique caractérisée par des pénuries et une
hyperinflation, des sanctions qui ont détruit l’économie, un coup d’État
en cours, des tentatives d’insurrections militaires, des attaques
contre les services publics, des coupures de courant, des migrations
massives et des menaces d’action militaire américaine. Le coronavirus
est un défi d’un autre genre, mais les crises précédentes ont instillé
une résilience chez le peuple vénézuélien et renforcé la solidarité au
sein des communautés. Il n’y a pas de panique dans les rues ; au
contraire, les gens sont calmes et suivent les protocoles de santé. Quatrièmement, l’organisation de masse et la priorité donnée aux personnes avant tout. Les communes et les communautés organisées ont pris les devants,
en produisant des masques, en maintenant le système d’approvisionnement
alimentaire CLAP en marche (ce paquet alimentaire mensuel atteint 7
millions de familles), en facilitant les visites de médecins dans
chaque maison et en encourageant l’utilisation des masques en public.
Plus de 12 000 étudiants en médecine en dernière ou avant-dernière année
d’études ont demandé à être formés aux visites à domicile. Pour sa
part, l’administration Maduro a suspendu le paiement des loyers,
a instauré un gel des licenciements à l’échelle nationale, a accordé
des primes aux travailleurs, a interdit aux télécoms de couper le
téléphone ou l’internet des gens, a conclu un accord avec les chaînes
hôtelières pour fournir 4 000 lits au cas où la crise s’aggraverait, et
s’est engagée à payer les salaires des employés des petites et moyennes
entreprises. En pleine crise de santé publique – aggravée par une crise
économique et des sanctions – la réponse du Venezuela a été de garantir
la nourriture, de fournir des soins de santé gratuits et des tests de
dépistage à grande échelle, et d’alléger encore la pression économique sur la classe ouvrière.
Le gouvernement américain n’a pas répondu à la demande de
l’administration Maduro de faire une exception pour Conviasa Airlines,
la compagnie aérienne nationale sous sanctions, afin de ramener à
Caracas les Vénézuéliens bloqués aux États-Unis. Étant donné tout ce qui
se passe aux États-Unis, où le traitement par COVID-19 peut coûter près de 35 000 dollars et où le gouvernement pèse la possibilité de donner la priorité à l’économie sur la vie des gens,
peut-être que ces Vénézuéliens qui attendent de rentrer chez eux
comprennent que leurs chances de survivre au coronavirus – tant
physiquement qu’économiquement – sont bien meilleures dans un pays qui
privilégie la santé aux profits.
(1)au 29 mars, les chiffres de contagion dans la plupart des pays mentionnés par Leonardo Flores ont fortement cru,
alors que le Venezuela réussit toujours à « aplatir la courbe » de la
progression. On y compte en effet 10 nouveaux cas de Covid-19, ce qui
porte à 129 le nombre de patient(e)s atteint(e)s du virus. 87
patient(e)s restent sous surveillance médicale. 3 personnes sont
malheureusement décédées mais 39 se sont rétabli(e)s. Près de 20.000
professionnel(le)s de la santé sont déployé(e)s dans tout le pays pour
suivre les cas qui ont répondu à l’enquête en ligne du gouvernement.
(Note de Venezuelainfos)
Les
étudiants en médecine communautaire intégrale, de la promotion
« Helenira Resende », de l’Ecole de Médecine Latino-Américaine (Elam),
au Venezuela, ont effectué une autre cycle de visites de dépistage du
Covid-19 dans la commune socialiste d’Altos de Lidice, auprès de la
population d’une des zones les plus nécessiteuses de Caracas. La
promotion formée par les jeunes issus des unités productives rurales du
Mouvement des Sans Terre ont recueilli les données sur le Covid-19 et
répondu aux habitant(e)s qui restent confiné(e)s chez eux en cette période de quarantaine nationale.
Traduction: Bernard Tornare Source en anglais Leonardo Flores est un expert politique latino-américain et militant de CODEPINK.
Cette traduction peut être librement reproduite. Merci de respecter
son intégrité et d’en mentionner le traducteur, l’auteur et le blog Hugo Chavez.
URL de cet article: https://wp.me/p2ahp2-5dW
Un
familiar de Mohammed al-Jahjouh (de 16 años) llora ante sus restos en
la morgue. El joven fue asesinado a tiros por el ejército israelí
durante la 39ª manifestación de la "Gran Marcha del Retorno" que tiene
lugar cada semana cerca de la valla israelí alrededor de Gaza, al este
de la ciudad, el 21 de diciembre de 2018. El ejército israelí asesinó
así a cuatro palestinos - Mohammed al-Jahjouh (16 años), Maher Yasin (40
años), Abed al-Aziz Sharia (28 años) e Iman Munir Shubir (18). Según el
Ministerio de Salud de Gaza, al menos 40 manifestantes resultaron
heridos por balas, además de cuatro paramédicos y cuatro miembros de la
prensa. Las manifestaciones de la "Gran Marcha del Retorno" comenzaron
el 30 de marzo del mismo año, pidiendo el derecho al retorno de los
refugiados palestinos y el fin del bloqueo impuesto por Israel. - Photo :
Activestills.org
Más
de 200 palestinos fueron asesinados y alrededor de 8.000 heridos
durante casi dos años de protestas semanales en la valla de separación
entre Israel y Gaza. Los francotiradores del ejército israelí se confían
libremente [sin ningún estado de ánimo] …
Nota de la redacción.
No sin vacilación hemos decidido traducir y publicar este documento. Parafraseando a Annah Arendt, la «banalidad del mal» que
se muestra en estos relatos es terriblemente escandalosa, y demuestra
una vez más hasta qué punto los palestinos son deshumanizados por sus
opresores israelíes. Pero la paradoja es que estos «tiradores» israelíes
son los que con mayor frecuencia carecen de sentimiento humano, y la
realidad que se impone es que su comportamiento es valorado… es la
«norma»… y que que no hay ningún contrapeso por parte de la sociedad
israelí, profundamente corrompida por una ideología colonialista,
racista y segregacionista.
El
trabajo periodístico realizado en este documento no llega al fondo de
las cosas y evita, en la medida de lo posible, evocar la multitud de
asesinatos deliberados entre los manifestantes de Gaza. Por ello hemos
insertado varias fotografías que recuerdan de manera muy directa que las
tropas de ocupación tienen la misión de matar, mutilar, aterrorizar y
que cualquier complacencia a este respecto equivale a complicidad.
Sin
embargo, hay que reconocer que el autor pone el dedo en un síntoma que
ilustra la profundidad del mal: los soldados israelíes de antaño podían
tener y dar a conocer de vez en cuando estados de ánimo ante la suciedad
de lo que se les pedía, mientras que hoy se quejan de no poder matar o
mutilar tanto como quisieran… Un signo de estos tiempos.
Verlo para creerlo.
Las
manifestaciones masivas en la valla entre Israel y la Franja de Gaza
comenzaron el Día de la Tierra en marzo de 2018 y continuaron cada
semana hasta enero del año pasado. Según la Oficina de las Naciones
Unidas para la Coordinación de Asuntos Humanitarios [OCAH], las
manifestaciones de protesta contra el cerco israelí en Gaza cobraron la
vida a 215 manifestantes, mientras que 7.996 resultaron heridos por
balas. A pesar del gran número de víctimas, las manifestaciones y sus
siniestras reacciones a lo largo de la valla continuaron sin cesar
durante casi dos años, hasta que se decidió reducir su frecuencia a una
vez al mes. Sin embargo, incluso en el momento real de los hechos, el
violento ritual del viernes por la tarde despertó poco el interés del
público israelí. Del mismo modo, las condenas internacionales – tanto
las críticas al uso desproporcionado de la fuerza como las acusaciones
de que Israel ha cometido masacres - se han desvanecido como la espuma
sobre las olas.
Para
esclarecer esta historia reciente, tenemos que hablar con los
francotiradores. Después de todo, fueron la fuerza dominante y la más
importante para reprimir las manifestaciones en la clausura. Entre sus
blancos figuraban jóvenes palestinos que trataban de infiltrarse en
Israel o que lanzaban cocteles molotov contra los soldados,
manifestantes conocidos y desarmados considerados como grandes
incitadores. Ambas categorías recibieron la misma respuesta: las balas
reales que les dispararon a sus piernas.
De
las decenas de francotiradores a los que nos acercamos, seis (todos ya
desmovilizados) aceptaron ser interrogados y describirnos la realidad
que veían a través de sus visores. Cinco de ellos integraban las
brigadas de infantería - dos de Golani y Givati, una de Kfir- más una de
la unidad antiterrorista de Duvdevan. Sus nombres han sido cambiados.
Su objetivo no es « romper el silencio » ni expiar sus actos, sino sólo
contar lo sucedido desde su punto de vista. En el caso de Edén, incluso
el hecho de haber matado además a un manifestante por error no le
molesta en lo absoluto. «Yo creo que me encontraba del lado correcto y
que hice lo correcto», insiste, « porque sin nosotros los terroristas
habrían intentado cruzar la valla ».
Edén
se congratula de haber batido el « récord de rodillas » en la
manifestación que tuvo lugar el día de la inauguración de la nueva
embajada de los Estados Unidos en Jerusalén, el 14 de mayo de 2018. Lo
hizo con un acólito: los francotiradores suelen trabajar en parejas -
con un localizador, que también es un francotirador de entrenamiento, y
cuya tarea es dar a su socio datos precisos (distancia del objetivo,
dirección del viento, etc.).
Edén:
« Ese día, nuestra pareja tuvo el mayor número de ‘goles’, 42 en total.
Mi localizador no tenía previsto disparar, pero yo le di un descanso,
porque nos acercábamos al final de nuestro relevo, y aun no tenía «
rodillas ». Al final, quieres irte con la sensación de que has hecho
algo, que no eres un tirador de élite solo durante los entrenamientos.
Así que, después de algunos éxitos, le sugerí que cambiara. Ese día
llegó a unas 28 rodillas, diría yo».
Edén
recuerda claramente su primera rodilla. Su objetivo era un manifestante
que estaba de pie sobre las bobinas de alambre de púas a unos 20
metros. «Durante este período [al comienzo de las manifestaciones], sólo
se permitía dispararle a un incitador mayor si éste estaba inmóvil»,
dice. « Eso significa que, aunque se paseara con calma, el disparo
estaba prohibido, por lo cual no fallaríamos ni desperdiciaríamos
municiones. « De todos modos, ese incitador está sobre el alambre de
púas, yo estoy con el arma justo al lado de la valla, y todavía no
tenemos permiso para abrir fuego. En un momento dado, se pone delante de
mí, me mira, me provoca, me lanza una mirada de «Vamos, atrévete ».
Luego, llega la autorización. Por encima de mí está el comandante de
batallón, a mi izquierda su ayudante, a la derecha el comandante de la
compañía – con soldados alrededor mío, el mundo entero y sus mujeres me
miran durante ese primer tiro. Muy estresante. Recuerdo la imagen de la
rodilla en el visor, totalmente abierta ».
«Roy»,
quien sirvió de francotirador en la brigada Givati hasta su
desmovilización hace un año y medio, dice que el tiro que más recuerda
fue aquel que atrajo la mayor cantidad de público. « Había mucha
presión, porque el comandante del batallón había llegado, y todos
estaban en nuestro caso. Un palestino que parecía tener unos 20 años, se
movía constantemente. Con camisa rosa, pantalones grises. Lo que hacen
ellos es «corre-corre-corre», y luego se reunen todos en las alambradas.
Él era realmente bueno en ese campo. En esa situación, uno puede acabar
con él o tirarle a alguien que esté detrás. Recuerdo claramente que me
preocupé por no haberle herido la pierna - y de haber sentido un alivio
por haber dado luego un tiro preciso. »
El
alivio es también lo que siente al hablar Itay, un ex-Haredi que era un
francotirador en el batallón Netzah Yehuda (el equivalente
ultraortodoxo de la brigada Nahal). « Yo vi a un tipo que estaba a punto
de encender un coctel Molotov. En casos como ese, no se hace ningún
cálculo. Fui a la radio, describí el objetivo y obtuve una
‘autorización'. Es de locos la presión que uno tiene. Todo lo que has
aprendido desfila en este momento. Te encoges, recuerdas respirar y
luego, ¡bum! Le tiré a la rodilla y cayó. Me aseguré de que todo estaba
bien – de que había dado el tiro en el lugar correcto. »
¿Ese tipo de confirmación es parte del protocolo?
Itay: La directiva es que sigamos mirando después del disparo para ver si se ha dado en el blanco. No reportas un hit hasta
que no le has echado otro vistazo. Mirar después es la parte fácil, o
para ser más exactos, es la parte que aporta relieve. Porque en este
caso, el terrorista estaba a menos de 100 metros de mis amigos, y eso
podría haber terminado mal. »
¿Y después de mirar por segunda vez y ver la herida real, ¿sigue siendo fácil?
Se
supone que no ha de haber sangramiento masivo, porque en la región de
la rodilla y los huesos no hay muchos capilares. Si ves sangre, eso no
es bueno, porque probablemente es que diste el tiro demasiado alto. El
escenario normal supone que le tirabas, le rompías un hueso - en el
mejor de los casos, la rótula. En un minuto, una ambulancia venía para
evacuarlo y, después de una semana, recibía una pensión de invalidez. »
Pero
Shlomi, un francotirador de Duvdevan, dice que tampoco es deseable
darle a la rótula: « El objetivo es causar en el incitador un mínimo
daño, y que deje de hacer lo que está haciendo. Por lo tanto, yo al
menos intentaría apuntar hacia un lugar más graso, en la región
muscular. »
¿Puede usted llegar a ser tan preciso?
Shlomi:
Sí, porque el Ruger [un tipo de fusil utilizado principalmente en
manifestaciones] que está destinado a ser utilizado a 100, 150 metros.
Desde esa distancia se ve la pierna incluso con el ojo, y con una lente
telescópica que se eleva a la décima potencia, se pueden ver realmente
los tendones ».
Los tipos de los megáfonos
¿Quién
es considerado como incitador mayor en esas manifestaciones? Los
criterios son bastante vagos. «Un gran incitador es un gran incitador»,
afirma simplemente Amir. El comandante de un equipo de francotiradores
Golani que vio acciones durante la primera ola de manifestaciones a lo
largo de la valla, explica que no es tan complicado saber quién organiza
y entrena [a los otros manifestantes]. Lo identificas, por ejemplo, por
el hecho de que te da la espalda y se enfrenta a la multitud. En muchos
casos, también lleva un megáfono. »
La
impresión es que los principales instigadores son, por ejemplo,
personas que se paran en la parte de atrás y organizan cosas. No son
necesariamente un blanco, pero para hacerles saber que vemos lo que
hacen, yo disparo al aire alrededor suyo. Usted sabe, el que arma a
otros no es una amenaza concreta para mí, al menos no directamente, pero
incita a que se cometan actos. Así que darle el golpe es un problema,
pero no hacerlo es también un problema. Es por eso que, en el momento en
que se cansa de empujar a otros a la acción y comienza a tomar parte
activa en el desorden, es el primero al que le tiramos, porque es el más
importante en términos de concentración a su alrededor. Él es la clave
para detener el empuje. »
Y
añade: Uno no les tira a los que avivan la multitud por lo que hacen.
Eso no viene de un primer reflejo como ‘Es él quien provoca la
sublevación, así que eliminémoslo'. No se trata de una guerra, sino de
una tarde de viernes D.O. [de alteración del orden]. El objetivo no es
eliminar tantos palestinos como sea posible, sino conseguir que esto se
detenga cuanto antes. »
Según
el protocolo de Tsahal [el ejército israelí], un menor no debe ser
clasificado como el principal incitador. Según Edén, «hay edades límite,
y por lo tanto no se debe actuar. »
¿Es
realmente posible distinguir entre un hombre poco desarrollado y un
adolescente bien constituido, en el fuego de la acción? «Intentas
comprender en función de su lenguaje corporal», explica Amir. La forma
en que sostiene la piedra, que parezca o no que haya sido arrastrado por
la situación o que la dirija ». Desde su punto de vista, esas
manifestaciones se asemejan un poco a un movimiento juvenil. « Incluso
si usted no conoce precisamente sus « rangos » precisos, puede decir,
por su carisma, quién es el jefe de grupo. »
Roy
sostiene que en el 99,9% de los casos la identificación es precisa.
« Hay muchas imágenes del objetivo, y muchos visores que se concentran
sobre él. Un dron por encima, vigías, un francotirador, sus comandantes.
No es sólo una, dos o incluso tres personas quienes lo miran, así que
no habrá duda alguna. »
Shlomi
está un poco menos seguro: « A veces es muy difícil distinguir [entre
menores y adultos]. Miras los rasgos faciales, el tamaño, la masa
corporal. La ropa también es una ligera pista. Los más jóvenes suelen
usar camisetas. Pero escucha : un joven de 16 años también puede hacerte
daño. Si representa una amenaza, el parámetro de edad no es
necesariamente pertinente. »
Itay
está de acuerdo con él: «El objetivo no es golpear a menores, pero un
coctel molotov es un coctel molotov, y la botella no sabe si la persona
que la sostiene es un hombre de 20 años, un adolescente de 14 años o un
niño de 8 años».
Amir
recuerda haber vivido un dilema similar. « Por ejemplo, había un niño
cuyo comportamiento justificaba que tirásemos, pero estimamos que tenía
12 años y deliberadamente no lo hicimos - no sólo por lo que aparezca en
los medios de comunicación, sino por nuestras propias consideraciones
de fondo. Decidimos asustarlo y le tiramos a la persona que estaba a su
lado. No era urgente para nosotros. Él estaría de nuevo allí a la semana
siguiente. »
Sin «disparos ni llantos»
Han pasado 53 años desde la publicación de El séptimo día, una recopilación de testimonios de soldados llegados de los kibutzim
que expresaban su angustia emocional tras haber visto combates durante
la Guerra de los Seis Días. Es un texto muy directo por la forma en que
retrata a Israel como una sociedad de gente que «tiran y luego lloran».
Más de medio siglo después, las quejas de los soldados que regresaban
del campo de batalla se oyen todavía, pero según las personas citadas
aquí, sus fundamentos ideológicos y morales se han invertido totalmente.
La introspección acerca del costo de sangre ha sido reemplazada por las
críticas a la debilidad del ejército y la sensación de que se está
encadenando a sus combatientes.
«He
visto a algunos incitadores que han cruzado la valla y yo no podía
hacer nada», dice Roy. Saltaban encima de ella y nos provocaban y luego
se iban. Por supuesto, no tenemos permiso para filmarlos. ¿Por qué?
Porque una vez que están en Israel, no se les considera hostiles si no
tienen cuchillos ni rifles. Las restricciones que se nos imponen son
vergonzosas. Tienen que entender que aunque haya un joven de 20 años
delante de uno incitando a los demás y prendiendo fuego a los
neumáticos, sólo dispongo de un segundo para tirarle, de lo contrario
desaparecerá. Pero cuando está en mi punto de mira, debo informar
primero al comandante de la compañía, que informa al comandante del
batallón, que habla con el comandante de la brigada, que habla con el
comandante de la división. Han habido casos ridículos. Mientras tanto,
el objetivo ya se ha desplazado o se ha escondido. »
Amir
describe la cadena de mando de esta manera: « Para cada francotirador,
había un comandante de nivel inferior, como yo, y también un comandante
superior - un comandante de compañía o un comandante ayudante de
compañía. El oficial superior pedía permiso para disparar al comandante
de la brigada de la zona. Le hablaba por la radio y le preguntaba:
¿’Puedo añadir otra rodilla para esta tarde’? »
La
impresión recogida por Daniel, un soldado aislado que inmigró de los
Estados Unidos y sirvió en la brigada Givati, es que antes los
procedimientos eran mucho más flexibles. « Como todo lo que ocurría en
el ejército israelí, no estaba del todo claro, al menos en mi época.
Pero en general, usted tenía que pedir permiso a su oficial superior
para disparar y él pedía permiso al comandante de la compañía o al
comandante del batallón. Si funcionaba como estaba previsto, eso podía
llevar menos de 10 segundos. Los comandantes no eran particularmente
avaros con los permisos de tiro. Confiaban en ti cuando decías haber
identificado un objetivo justificado. »
Según
Edén, los cables de la cadena de mando se aflojaron con el tiempo. « Si
usted observa las primeras manifestaciones, hace cuatro o cinco años,
antes de la ola de los dos últimos años, verá que era muy difícil
obtener una autorización. En aquel momento, se decía que cada rodilla
era muy importante. Durante el período en que se calentaron las
protestas, se hizo más fácil obtener una luz verde. En mi época, esto
venía del nivel del comandante de batallón o del comandante de compañía,
según la situación. »
¿Ha
influido en el número de víctimas palestinas la obligación de obtener
autorización para cada disparo de francotirador del comandante de la
brigada? Los datos indican que el número de muertos sólo disminuyó
considerablemente después de la transición al fusil Ruger,
aproximadamente un año después del comienzo de los disturbios semanales.
El Ruger es considerado menos asesino que los otros rifles. Edén, un
veterano de la zona de Gaza, dice que utilizó rifles M24 y Barak
(HTR-2000): « Con el Barak, si disparas a alguien en la rodilla, no lo
incapacitas - le cortas la pierna. Puede morir por la pérdida de sangre.
»
En
julio pasado, tras 16 meses de protestas en la valla de Gaza, Tsahal
reconsideró sus directivas para los francotiradores con tal de reducir
el número de muertos. Un oficial superior explicó los cambios en un
informe de la corresponsal militar de la Kan Broadcasting Corporation,
Carmela Menashe: « Al principio les dijimos que dispararan a las
piernas. Vimos que así se podían morir, así que les pedimos que
dispararan por debajo de la rodilla. Luego hicimos que la orden fuera
más precisa y les dijimos que les tiraran a los tobillos. »
Edén
lo confirma. «Hubo una etapa en la que la orden era realmente apuntar
al tobillo», señala. «No me gustaba este cambio. Imagine a los
francotiradores. Para mí, era como si intentaran hacer nuestra vida más
difícil sin nunguna razón ».
¿Qué quiere decir ?
Edén:
Porque está claro que la superficie del cuerpo entre la rodilla y la
planta del pie es mucho más grande que la que está entre el tobillo y la
planta del pie. Es la diferencia entre lograr alcanzar 40 centímetros y
10 centímetros. »
Roy,
quien había terminado su servicio antes de que se actualizaran las
instrucciones, dice que normalmente apuntaba más abajo en todos los
casos. « En mi tiempo, se nos permitía disparar a cualquier parte a
partir de la rodilla, pero yo apuntaba al tobillo, para no golpear más
alto, Dios mediante, de lo contrario el infierno podía desatarse. Lo
preferí así. No tuve piedad con los incitadores, pero sabía que el
ejército no me apoyaría. No quería ser un segundo Elor Azaria [criminal
de Hebrón que cumplió una pena simbólica de prisión después de haber
sido declarado culpable de matar a un atacante palestino herido e
inconsciente]. Pensé menos en los blancos y más en mí y en mi familia,
así no tendrían que vivir lo mismo que la familia de Elor. »
Amir
añade: « Si tiras por error a la arteria principal del muslo en lugar
del tobillo, entonces o tenías la intención de cometer ese error, o no
deberías ser un francotirador. Hay francotiradores, no muchos, que
‘eligen’ cometer errores [y apuntan más arriba]. Sin embargo, las cifras
no son elevadas. [En comparación,] hay días en los que se colectan 40
rodillas en todo el sector. Estas son las proporciones. »
Según
Amir, la discusión sobre dónde tirar - muslo, rodilla o tobillo - no es
la cuestión. « Déjeme contarle una historia. Un día, hubo un gran
asunto que tratar. Uno de mis soldados intentó disparar sobre un
incitador mayor que respondía a todos los criterios. Pidió permiso, pero
el comandante de la compañía se negó, porque el tipo estaba demasiado
cerca de una ambulancia. La menor desviación, o si acaso golpeaba los
faroles, habría provocado un reportaje en los medios de comunicación
según el cual Tsahal habría disparado contra una ambulancia. Mi soldado
oyó el rechazo, pero aun así le disparó. Le dio en el tobillo, como se
debe hacer, con un disparo de precisión, quirúrgico. Así que, por una
parte, violó una orden, pero por otra, cumplió su misión. » (El soldado
fue amonestado y asignado a trabajos de menor importancia.)
¿Y entiende usted su reacción?
Amir:
Por supuesto. Para un soldado así, ese tiro es su objetivo, su razón de
ser. Se trata de niños [israelíes] de 18 años, en su mayoría
procedentes de un medio socioeconómico bastante pobre. El hecho de que
les hayamos dado un curso de francotiradores no significa que se hayan
convertido en personas maduras y sensatas. Por el contrario, los hemos
convertido en máquinas, hemos limitado su capacidad de pensar, hemos
reducido sus alternativas para escoger, y disminuido su humanidad y su
personalidad. Desde el momento en que se convierte a alguien en un
francotirador - [disparar] es su esencia. ¿Vamos a quitarle ahora eso
también? Puede parecer radical, porque soy un comandante, pero algo hay
en mí que dice: ‘Eh, es verdad que me ha decepcionado, pero ha salido
crecido de esa experiencia, que ha demostrado que el oficio [de
francotirador] funciona’. »
Amir,
quien cursó la especialidad de teatro en el instituto y se autocalifica
de «boy scout del norte», describe otro caso de no acatamiento de las
normas vigentes en su compañía.
« Incluso
cuando no hay protestas y que todo parece estar tranquilo, cuando los
pastores se acercan hacen que nos precipitemos hacia la valla con la
patrulla. Debe comprenderse que esos no son pastores inocentes, sino que
trabajan para el Hamas y el Yihad islámico para volvernos locos. Cruzan
la línea para obtener una respuesta de parte nuestra. ¿Si uno quiere
tomar un vehículo y amenazar a uno de ellos? En el momento en que lo
haga, ya se habrá ido. ¿Va a dispararle al aire? A él poco le importa. Y
debido a este sinsentido, usted no duerme y toda una compañía se
convierte en la marioneta del pastor», explica Amir.
« Un
día, uno de los oficiales subalternos me dijo: ‘Ya es suficiente, no
podemos seguir así, matemos a uno de esos corderos ‘. Piense usted en lo
que lleva a un soldado, a un músico de una buena escuela, al último
tipo que imaginaría buscando sangre, diciendo en la radio con el vigía:
‘¿Usted ve un cordero, al norte? Pues lo verá caer'. Después de eso, el
pastor no regresó. ¿Qué conclusión sacamos? La disuasión funcionó. »
Amir
dice que ambos incidentes deben entenderse a la luz del tipo de
actividades de su batallón en la valla de Gaza. «Incluso antes del
inicio de las manifestaciones, estuvimos en una emboscada que duró dos
meses consecutivos», cuenta. Observamos un equipo que logró colocar una
bomba casera y pegarla en la valla. Tenía una especie de defecto, por lo
cual el aparato no explotó y sabíamos que volverían para buscarlo. Pero
eso continuó y continuó. Todos los días se le acercaban, e incluso
cuando el jefe de escuadra estaba parado justo encima de la bomba, no
tuvimos permiso para dispararle. ¿Por qué? Sólo por la sensibilidad de
los medios de comunicación. Mientras él no estuviera realmente
aguantando el dispositivo con la mano, era imposible demostrar, fuera de
toda duda, que él tenía algo que ver con ello - así que trate de
entender el tipo de relato que el Hamas construiría alrededor de esto.
Piense en lo frustrante que es para los soldados. Estuvimos tumbados
bajo la lluvia durante dos meses y no hicimos nada ».
¿Y la frustración justifica la rebelión en otras circunstancias?
Amir:
No, pero este caso ilustra la paradoja de las normas de intervención
militar. Un terrorista que merece morir está parado frente a mí, pero
como tenemos que dar explicaciones a Haaretz o a la BBC,
se va sin un rasguño. La cobardía que de ahí fluye. Así que en lugar de
eso, nos arrodillaremos durante las manifestaciones. No sólo eso no
tiene efecto ninguno, pero esa gente tampoco merece perder sus rodillas.
Me identifico con lo que [el ex Jefe de Estado Mayor de las FDI] Ehud
Barak dijo una vez - que si fuera palestino, se convertiría en
terrorista. Eso sólo se hizo eco en mí cuando estaba en los territorios
ocupados. Usted ve a los niños llorar cuando alguien le tira a su padre y
usted se dice : ‘Eh, yo no esperaría otra cosa de ellos'. »
Es como un deporte
¿Algún
francotirador ha tenido problemas para reanudar su vida después de su
desmovilización? Tuly Flint, trabajador de salud mental de reserva y
asistente social en una clínica especializada en traumas, ha atendido a
francotiradores que han participado en los disparos contra las
manifestaciones en Gaza en los últimos dos años. Los francotiradores,
dice, presentan características singulares en lo que respecta al estrés
postraumático.
«Si
yo soy uno de los 30 soldados que se encuentran en la zona y que
disparan una ráfaga, no sé necesariamente a quién maté», dice, mientras
que el francotirador sabe cuando alcanzó su objetivo. La segunda
característica es que el tirador está obligado a no mirar hacia otro
lado. A través del objetivo telescópico, ve a la persona a la que apunta
y el impacto del golpe, lo que puede fijar la imagen en su memoria. »
Flint
describe a un francotirador de una unidad de élite que apuntaba a la
rodilla de un manifestante, pero lo alcanzó demasiado alto, y el
manifestante falleció a consecuencia de una fuerte hemorragia. Este
soldado, un francotirador muy dedicado a su misión, describe haber visto
al manifestante sangrar hasta la muerte. No puede olvidar los gritos
del hombre diciendo que no lo dejaran solo. También recuerda muy bien la
evacuación [del cuerpo] y las mujeres que lo lloraron. A partir de ahí,
es todo lo que piensa y todo lo que sueña de noche. Dice: «No fui
enviado allí para defender al Estado, fui enviado para cometer un
asesinato. » Los pensamientos de la novia de la persona a la que mató
siguen persiguiéndolo. El resultado es que rompió con su propia novia de
dos años. «No merezco tener una», dijo.
Daniel
guarda recuerdos punzantes de sus amigos después de un tiro exitoso. La
gente parece enferma o conmocionada. El sentido de eso no llega en ese
momento. Hace un segundo, le disparé a alguien, ¿y un minuto después,
como matza con chocolate? ¿Qué es lo que pasa aquí? »
Añade:
Hay historias horribles y horrorosas sobre soldados que tenían a un
manifestante en la mira y le dieron a otro. Conozco a alguien que apuntó
a uno de los líderes de una manifestación, que estaba parado sobre una
caja y exhortando a la gente a seguir caminando. El soldado le apuntó a
su pierna, pero en el último momento, el hombre se movió y la bala le
falló. En lugar de eso, le dio el tiro a una niña que fue asesinada en
el acto. Ese soldado es un desastre hoy. Está vigilado las 24 horas del
día, 7 días a la semana, así que no se podrá suicidar».
Los
francotiradores que viven esas experiencias son una minoría. Por su
parte, Amir dice que los sentimientos de la mayoría son completamente
diferentes, recordando el mundo del deporte. «La arena de los disturbios
es como un estadio deportivo, una situación para la que se pueden
vender entradas», dice. Grupo contra grupo, con una línea en el centro y
un público de fans en ambos lados. Puedes contar una historia de un
encuentro deportivo aquí. » En primera línea, añade,están los
incitadores: marcan la línea de partida a partir de la cual la gente
estalla en sprints, solos o en grupo. Todo está coordinado y planificado
de antemano. Hay fosas en el campo [para esconderse], y eso les permite
jugar con nosotros. Pueden correr 100 metros sin que perder el pie.
También son expertos zigzagueando. Dos de ellos aparecen, se esconden,
uno lanza una piedra para que el otro pueda avanzar. Utilizan tácticas
de distracción con uno . Es una especie de juego, ya sabes. »
¿Cuál es el objetivo del juego?
Amir:
Para ganar puntos. Si han conseguido poner la bandera en la valla, vale
un punto. Una bandera que es una trampa es un punto. Lanzar una granada
de humo es un punto. Incluso tocar el muro, quiero decir la valla, es
un punto. Hay una batalla que se está desarrollando aquí, pero no está
claro cuándo se decidirá, nadie tiene idea de cómo ganas la copa, pero
mientras tanto, ambas partes siguen jugando. »
Un juego para el récord. Las fuerzas no son exactamente iguales.
«Cierto. Y ni siquiera usamos la cuarta parte de la fuerza que podríamos usar. »
En otras palabras, podríamos vencerlos por noqueo, ¿pero preferimos ganar por puntos?
Ni
siquiera ganamos puntos. Después de un tiempo allí, durante un
interrogatorio, dije: ‘Permítanme matar una vez a un niño de 16, incluso
de 14 años, pero no con una bala en la pierna… Permítanme abrirle la
cabeza delante de toda su familia y de todo su pueblo. Déjenlo chorrear
sangre. Y tal vez durante un mes, no tendré que hacer 20 rodillas más.
« Es una matemática impactante al borde de lo inimaginable - pero cuando
no usas tus habilidades, no está claro lo que intentas hacer allí. ¿Me
estás preguntando cuál era mi misión? Es difícil para mí contestarte.
¿Qué es lo que ha sido considerado un éxito desde mi punto de vista?
Incluso el número de rodillas que derribé no dependía de mí, dependía
del número de patos que decidieron pasarse de la línea. »
¿Pero matar a un niño al azar? ¿ Cree realmente que es la solución?
« Por
supuesto que no deberíamos liquidar a los niños. Lo decía para hacer
una observación: que si matas a uno, podrías ahorrar a otros 20. Si me
regresaras a esa misión de dos meses y me dejaras actuar, habría matado a
ese hijo de puta que estaba sobre la bomba, aunque eso significara que
volvería hacia mí en mis sueños. La realidad de hoy es que hay gente que
será inválida toda su vida, a la cual mi nombre está ligado de alguna
manera, también es una mierda. Y no sólo en el sentido de que pesa o no
pesa en mi corazón. Piensen en ello: hay toda una generación de niños
que no podrá jugar al fútbol ».
Solo son adolescentes
La presencia de niños en las manifestaciones parece ser la respuesta emocional más poderosa entre los tiradores de élite.
«Un
día, había una niña, creo que probablemente tenía 7 años, que sostenía
una bandera de Hamas y simplemente corrió hacia nosotros», explica
Shlomi de Duvdevan. « Me aseguré a través de la lente que no había nada
sospechoso sobre ella, que su blusa no sobresalía, que no había señales
de cables o bombas, y gritamos para disuadirla. Afortunadamente, se
asustó y huyó. Estaba claro para mí que no dispararía aunque hubiera
cruzado la línea, pero recuerdo haber pensado: realmente espero que no
continúe ».
Daniel : Desde el puesto de guardia, observas a un Hamasnik,
su cara está frente a ti, y piensas: realmente espero que haga algo,
así que podré dispararle. Pero con los manifestantes, la situación se
complica, ya que muchos de ellos son solo adolescentes. Son delgados,
son pequeños, no te sientes amenazado por ellos. Tienes que recordar que
lo que hacen es peligroso. »
Como
algunos de los entrevistados, Daniel destaca la ira de los soldados
hacia los padres. «Una madre que lleva a su hijo a una manifestación
como esa es una madre terrible», dice.
Amir
dice que puede entender a los niños: Viven de ellos y no tengo que
decirles lo mala que es la situación económica en Gaza. Pero sus padres,
no lo entiendo. ¿Por qué los arrastran hasta allí? Envíelos a colarse
[en Israel] en secreto y a trabajar en la construcción, derrocar al
gobierno de Hamas, cualquier cosa, pero no eso».
Roy,
quien se identifica a sí mismo como alguien de derecha, está de acuerdo
en que « no son ellos contra los que debemos combatir, sino a Hamas, a
los terroristas, los que organizan los autobuses para llevar a la gente y
les arrojan unos cuantos dólares para que quemen neumáticos. Me dan
pena [los niños], son muy infelices. Me recuerdan a los niños del barrio
que juegan con petardos. También yo era como esos niños, así que en
cierto sentido me identifico con ellos. »
Sin
embargo, al tiempo que expresa sus reservas ante los tiroteos en masa,
Itay, de Netzah Yehudah, sigue pensando que el número de palestinos
heridos por disparos reales en la frontera durante casi dos años
demuestra que los soldados no tenían el gatillo fácil. «Cada viernes hay
miles de manifestantes», señala, «y si se multiplica ese número por 52 y
luego el doble, se llega a centenares de miles de personas. De ellos,
8000 [muertos o heridos] es una pequeña fracción».
Sin
embargo, añade que el poder que tienes cuando alguien está en tu campo
de visión, saber que depende de ti si será capaz de caminar o no, es
aterrador. Desde mi punto de vista, no es un poder embriagador. No me
gusta, pero es imposible ignorarlo. Está presente todo el tiempo.
Después de mi desmovilización, me di cuenta de que era algo que no
quería sentir. Así que fui directamente a la universidad y no a un
puesto de seguridad que podría haber conseguido debido a mi historial. »
«Es su destino»
« No
todo el mundo logra contener la sensación de intoxicación. Un video
clip que circulaba en 2018 mostró a un palestino que se acercaba a la
valla y es asesinado por un francotirador, y luego a los soldados que
celebraban el golpe directo con gritos de «¡En el blanco! » y «¡Qué
fabuloso video!» Roy dice que la respuesta de los soldados de allí
demuestra una falta de profesionalismo y exceso de entusiasmo, aunque no
haya visto nada parecido en su equipo.
«Por
otro lado, creo que es humano», dice. Cuando se tiene cierto objetivo,
incluso si se disparan flechas contra un blanco, es evidente que hay
alegría al disparar. El error de los soldados fue en su comportamiento.
Déjelos reír en algún lugar a sus espaldas, pero no lo conviertas en un
video. También hay apariencias [que salvar]. »
Amir
también distingue entre la satisfacción personal y las manifestaciones
públicas que no parecen buenas en el vídeo. « Los francotiradores del
equipo que reemplazamos eran leyendas. Eran campeones de Tsahal y tenían
dos o tres X súper cool [en sus fusiles] ganados en la línea en Gaza.
Habíamos escuchado la historia de las X y queríamos ganarlas también. Es
tu trabajo, tu destino, la esencia de tu ser desde el momento en que te
levantas hasta el ocaso. Obviamente, uno quiere demostrar sus
capacidades ».
¿Debe usted alegrarse ? ¿Es que no hay otra manera?
Amir:
No. Tomen al tipo más babuino que conozcan - y eso es lo que hace
Tsahal, convertir a los niños en babuinos - e intenten evitar que hable
de su primera vez. Es un caos allí, todo el mundo dispara, hace videos -
¿Usted espera que no abra una botella de champán? Se acaba de realizar,
es un momento raro. De hecho, cuanto más lo hace, más indiferente se
vuelve. Ya no será feliz ni triste. Sólo será. »
Los comentarios del ejército
El portavoz de Tsahal hizo esta declaración en el periódico israelí Haaretz:
La respuesta operacional a los violentos disturbios y a la actividad
terrorista hostil con la cual se enfrenta el ejército israelí desde
marzo de 2018, se adapta adecuadamente a la amenaza que plantean esos
incidentes, esforzádose por reducir en la medida de lo posible las
lesiones de las personas causantes del trastorno, así como el uso de
balas reales. En los dos últimos años, la respuesta operacional se ha
visto influenciada por la intensidad de los acontecimientos, por los
cambios en la violencia de quienes perturban el orden, por el humo que
han propagado, etc.
« Debido
al cambio que se ha operado en la naturaleza de los disturbios, se
decidió equipar también a las fuerzas con balas Ruger, lo cual provoca
menos daños. En cuanto al uso de las armas M24, observamos que se trata
de un rifle de francotirador estándar. En general, en el contexto de
esos acontecimientos, no se utilizó el rifle de francotirador Barak.
Hemos sido informados de un uso excepcional y específico de este último,
que ha sido reportado y estudiado. Las conclusiones se transmitieron a
la Unidad del Abogado General Militar para un examen más detenido.
« Las
declaraciones atribuidas a un oficial superior en relación con las
normas de intervención no reflejan la política operacional de Tsahal. El
oficial tenía el propósito de explicar que cuando había informes de
heridas de bala no intencionales que no estaban por debajo de la
rodilla, los comandantes de sector decidieron endurecer las normas para
entablar combate en determinadas circunstancias, y ordenar a los
francotiradores que apunten al tobillo.
« En
cuanto al caso de un combatiente que disparó contra un perturbador
mayor, incluso si no había recibido la autorización de su oficial
superior, el disparo se efectuó conforme a las normas para entablar
combate, con excepción de esa diferencia. El caso se tramitó a nivel de
mando y no se remitió a la Unidad del Abogado General Militar para su
tratamiento.
Asimismo,
en el caso en que se produjeron disparos inapropiados contra un
cordero, el incidente se trató a nivel de mando y no se envió a la
unidad del Fiscal General Militar para su tratamiento. El comandante
adjunto de la compañía fue juzgado por infringir la disciplina militar y
condenado a siete días de detención. »
Tomado
del periódico israelí Haaretz (6 de marzo de 2020) – Traducido al
francés y publicado en Chronique de Palestine el 10 de marzo de 2020.
Traducción del francés al español Patricia Pérez Pérez para La pupila
insomne.