L’accord conclu entre Athènes et ses
partenaires européens réprésente un échec cuisant pour la politique
antiaustérité du Premier ministre Alexis Tsipras. Mais aussi pour l’UE,
s’alarme la presse européenne.
A la suite de l’accord conclu dans la matinée du 13 juillet, la
Grèce a seulement quelques jours pour mettre en œuvre des mesures
d’austérité draconiennes. De plus, elle doit placer 50 milliards d’euros
d’actifs de l’Etat, d’une valeur de 25 % du PIB grec, dans un fonds
d’administration de l’Union européenne (UE), ne serait-ce que pour
pouvoir ouvrir des négociations sur un nouveau plan de sauvetage.
Selon Politico.eu, “le Parlement grec doit [d’ici au 15 juillet] approuver quatre lois [...] portant sur : la réforme du système des retraites, une hausse du taux de la TVA, la réforme des marchés du travail et des produits, et une refonte du bureau des statistiques du pays.”
“En fait, l’accord incarne toute la signification du projet européen : la conformité et, pour tous ceux à qui la conformité ne convient pas, l’agonie”, constate Nelson Fraser, rédacteur en chef de l’hebdomadaire britannique eurosceptique The Spectator. “Nous sommes face à la cruauté d’une devise à taille unique, qui allait forcément conduire à l’agonie les pays dont les économies, ligotées aux taux d’intérêt allemands, ont chaviré. Cette dépendance a créé une bulle immobilière en Espagne et en Irlande et des déficits massifs en Grèce. Lorsque la bulle éclate, tout pouvoir bascule vers l’Allemagne, qui est la seule à détenir le pouvoir et l’argent pour arranger les choses.”
Ces Etats imposent à Tsipras “un diktat qui prévoit la spoliation de toute souveraineté, une tutelle comme on le fait avec les mineurs”. Et ce traitement, cette “hostilité ouverte”, est la punition “pour l’‘hubris’, l’outrecuidance avec laquelle il a osé aller au référendum”.
“C’est un coup terrible pour Tsipras, qui n’a pas arrêté de répéter qu’en négociant ce compromis il réussirait à obtenir une réduction de la dette”, renchérit sur Twitter le blogueur du journal espagnol Público, Alberto Sicilia, depuis Athènes. Et il ajoute : “Je me demande si Tsipras ne sera pas obligé de former un nouveau gouvernement dès son atterrissage à Athènes.”
“Et maintenant ? Tout va bien ?” s’interroge le quotidien munichois Süddeutsche Zeitung : “Après un dur bras de fer, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont mis d’accord sur de nouvelles aides à la Grèce. Nous avons neutralisé la menace d’une désintégration de la zone euro – pour l’instant. Et pourtant : rien ne va. Le signal de cohésion, envoyé à l’intérieur et à l’extérieur est certes important, mais on a cassé beaucoup de porcelaine. Il faudra des années pour ramasser les morceaux et rétablir le confiance en l’Europe. Peut-être que ce ne sera jamais plus comme avant.”
Selon Politico.eu, “le Parlement grec doit [d’ici au 15 juillet] approuver quatre lois [...] portant sur : la réforme du système des retraites, une hausse du taux de la TVA, la réforme des marchés du travail et des produits, et une refonte du bureau des statistiques du pays.”
La cruauté d’une devise à taille unique
Pour Martin Sandbu, journaliste économique du Financial Times, “l’arrogance démesurée des dirigeants européens, qui pensent qu’ils peuvent renverser la politique intérieure d’un pays, est à couper le souffle”. Quant aux décisions que ces hommes politiques “ont considéré comme appropriées”, elles sont “carrément bizarres. Ainsi, le projet de document que l’Eurogroupe a préparé [le 12 juillet] en vue du sommet des chefs d’Etat contient, entre autres, une exigence particulière pour améliorer la concurrence entre… les boulangeries !”“En fait, l’accord incarne toute la signification du projet européen : la conformité et, pour tous ceux à qui la conformité ne convient pas, l’agonie”, constate Nelson Fraser, rédacteur en chef de l’hebdomadaire britannique eurosceptique The Spectator. “Nous sommes face à la cruauté d’une devise à taille unique, qui allait forcément conduire à l’agonie les pays dont les économies, ligotées aux taux d’intérêt allemands, ont chaviré. Cette dépendance a créé une bulle immobilière en Espagne et en Irlande et des déficits massifs en Grèce. Lorsque la bulle éclate, tout pouvoir bascule vers l’Allemagne, qui est la seule à détenir le pouvoir et l’argent pour arranger les choses.”
Humiliation
“Aucun leader d’aucun pays, à quelque latitude du globe que ce soit, ne pourrait jamais accepter l’humiliation des fourches caudines que des Etats du Nord (épaulés par quelques méditerranéens comme l’Espagne) veulent imposer à la Grèce”, s’insurge l’éditorial de l’hebdomadaire italien Espresso.Ces Etats imposent à Tsipras “un diktat qui prévoit la spoliation de toute souveraineté, une tutelle comme on le fait avec les mineurs”. Et ce traitement, cette “hostilité ouverte”, est la punition “pour l’‘hubris’, l’outrecuidance avec laquelle il a osé aller au référendum”.
“C’est un coup terrible pour Tsipras, qui n’a pas arrêté de répéter qu’en négociant ce compromis il réussirait à obtenir une réduction de la dette”, renchérit sur Twitter le blogueur du journal espagnol Público, Alberto Sicilia, depuis Athènes. Et il ajoute : “Je me demande si Tsipras ne sera pas obligé de former un nouveau gouvernement dès son atterrissage à Athènes.”
Une capitulation en temps de paix
“Athènes est tombée. Berlin a pris le pouvoir”, titre l’hebdomadaire de Prague Respekt, pour qui le résultat des négociations revient à une “capitulation en temps de paix”. “Si le Premier ministre, qui a été élu pour en finir avec des années d’austérité, signe cette liste de réformes, il pourrait accompagner ce document par un suicide rituel. […] Une scission profonde se profile, même entre alliés traditionnels. On est sans doute témoin du plus grand drame depuis le début de l’intégration du continent, après la Seconde Guerre mondiale.”“Et maintenant ? Tout va bien ?” s’interroge le quotidien munichois Süddeutsche Zeitung : “Après un dur bras de fer, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont mis d’accord sur de nouvelles aides à la Grèce. Nous avons neutralisé la menace d’une désintégration de la zone euro – pour l’instant. Et pourtant : rien ne va. Le signal de cohésion, envoyé à l’intérieur et à l’extérieur est certes important, mais on a cassé beaucoup de porcelaine. Il faudra des années pour ramasser les morceaux et rétablir le confiance en l’Europe. Peut-être que ce ne sera jamais plus comme avant.”