Mettons-nous
dans la peau d’un habitant de la planète qui n’aurait que les médias
pour s’informer sur le Venezuela et à qui jour après jour, on parlerait
de « manifestants » et de « répression ». Comment ne pas comprendre que
cette personne croie que la population est dans la rue et que le
gouvernement la réprime ?
Mais il n’y
a pas de révolte populaire au Venezuela. Malgré la guerre économique la
grande majorité de la population vaque a ses occupations, travaille,
étudie, survit. C’est pourquoi la droite organise ses marches au départ
des quartiers riches. C’est pourquoi elle recourt à la violence et au
terrorisme, dont les foyers sont localisés dans les municipalités de
droite. ll y a 90 pour cent de quartiers populaires au Venezuela. On
comprend l’énorme hiatus : les médias transforment les îles
sociologiques des couches aisées (quelques % du territoire) en
« Venezuela ». Et 2% de la population en « population ». (1)
Depuis la
disparition d’Hugo Chavez en 2013, le Venezuela est victime d’une guerre
économique qui vise à priver la population des biens essentiels,
principalement les aliments et les médicaments. La droite locale renoue
avec certains éléments de la stratégie mise en place jadis au Chili par
le tandem Nixon-Pinochet, en clair provoquer l’exaspération des secteurs
populaires jusqu’au débordement de rage et légitimer la violence. Selon
le rapport budgétaire 2017 mis en ligne sur le site du Département d’Etat
(6), 5,5 millions de dollars ont été versés aux “sociétés civiles” du
Venezuela. Le journaliste vénézuélien Eleazar Diaz Rangel, directeur du
quotidien Ultimas Noticias (centre-droit) a révélé des extraits du rapport que l’amiral Kurt Tidd, chef du Southern Command, a envoyé au Sénat US : « avec
les facteurs politiques de la MUD (coalition vénézuélienne de
l’opposition) nous avons mis au point un agenda commun qui comprend un
scénario abrupt combinant des actions de rue et l’emploi dosifié de la
violence armée sous l’angle de l’encerclement et de l’asphyxie« . (7)
La phase
insurrectionnelle implique d’attaquer des services publics, des écoles,
des maternités (El Valle, El Carrizal) et des établissements de santé,
barrer les rues et les principales artères routières pour bloquer la
distribution des aliments et paralyser l’économie. A travers les médias
privés, majoritaires au Venezuela, la droite appelle ouvertement les
militaires a mener un coup d’État contre le président élu (8). Plus
récemment les bandes paramilitaires colombiennes passent du rôle de
formatrices a un rôle plus actif : le corps sans vie de Pedro Josué
Carrillo, militant chaviste, vient d’être retrouvé dans l’État de Lara,
portant les marques de torture typiques au pays d’Uribe (9).
Malgré les
mortiers, armes à feu, grenades ou cocktails Molotov utilisés par les
manifestants « pacifiques » (sans oublier les mannequins de chavistes
pendus aux ponts, signature du paramilitarisme colombien), la loi
interdit à la Police ou la Garde Nationale d’user de leurs armes à feu.
Les manifestants de droite en profitent pour pousser leur avantage,
déverser leur racisme sur les gardes ou policiers, les provoquer à coups
de jets d’urine, d’excréments et de tirs à balles réelles, guettant la
réaction pour les caméras de CNN. Les fonctionnaires des forces de
l’ordre qui ont désobéi et qui se sont rendus coupables de blessures ou
de morts de manifestants ont été arrêtés et poursuivis en justice (10).
Le fait est que la grande majorité des victimes sont des travailleurs
qui allaient au boulot ou en revenaient, des militants chavistes ou des
membres des forces de l’ordre (11). C’est pourquoi le « Monde » parle de
morts en général – pour que l’on croie qu’il s’agit de « morts du
régime ». Allonger la liste des « morts » sert à augmenter l’appui
planétaire a la déstabilisation : il y a dans ces meurtres, il est
terrible de le constater, un effet de commande médiatique.
Tout
manifestant qui tue, détruit, agresse, torture, sabote sait qu’il sera
sanctifié par les médias internationaux. Ceux-ci sont devenus un
encouragement à poursuivre le terrorisme. Toute mort, tout sabotage
économique seront attribués au « régime » y compris à l’intérieur du
Venezuela où les médias, comme l’économie elle-même, sont
majoritairement privés. Que la démocratie participative qu’est le
Venezuela tente de se défendre comme doit le faire tout État de Droit,
et elle sera aussitôt dénoncée comme « répressive ». Qu’elle ose punir
un terroriste, et celui-ci deviendra ipso facto un « prisonnier politique ». Pour le journaliste et sociologue argentin Marco Teruggi « pour
une intervention au Venezuela, le Gouvernement des États-Unis a des
conditions plus favorables que celle qu’il avait pour bombarder la Libye
si on tient compte du fait que l’Union Africaine avait condamné cette
intervention presque à l’unanimité. (..) Tout dépend de la capacité de
la droite à soutenir longtemps un bras de fer dans la rue en tant
qu’espace politique. D’où l’importance de maintenir la caisse de
résonance médiatique internationale» (12).
Exemple
sordide de cette alliance : le 5 mai 2017, à l’aide d’une photo digne
d’un ralenti hollywoodien (mais qui n’est pas celle de la victime) « Le
Monde » dénonce « la mort d’un leader étudiant tué lors des protestations contre le projet du président Maduro de convoquer une assemblée constituante ».
Or la victime, Juan (et non José comme l’écrit « le Monde ») Bautista
Lopez Manjarres est un jeune dirigeant étudiant révolutionnaire. Il a
été assassiné par un commando de droite alors qu’il participait a une
réunion de soutien au processus d’assemblée constituante lancé par le
président Nicolas Maduro :
« Le
Monde » mentionne aussi la réaction du chef d’orchestre Gustavo Dudamel,
en tournée à l’étranger, qui demande que « cesse la répression » à la
suite de la mort d’un jeune violoniste, Armando Cañizales. Or ce
musicien n’a pas été victime de la répression mais, lui aussi, d’un
projectile tiré des rangs de la droite.
Le journal espagnol La Vanguardia, bien que
virulent opposant a la révolution bolivarienne, l’admet
exceptionnellement sous la plume de son envoyé spécial Andy Robinson :
« De même qu’à d’autres moments de cette crise le storytelling d’une
jeunesse héroïque massacrée par la dictature bolivarienne ne colle pas
dans le cas d’Armando Cañizales. (..) Il est pratiquement sûr que le
projectile n’a pas été tiré par la police mais par les manifestants
eux-mêmes. Il est notoire que certains d’entre eux ont fabriqué des
armes artisanales pour les affrontements quotidiens avec la police» (13).
La réaction
rapide de Mr. Dudamel est représentative des personnalités artistiques –
nombreuses, on peut mentionner Ruben Blades ou René du groupe Calle 13 –
subissant la forte pression du dispositif médiatique de leurs pays,
contraintes de faire des déclarations pour satisfaire l’opinion publique
convaincue à 99 % par les médias qu’il faut dénoncer la « répression au
Venezuela ».
Le 16 mai, « Le Monde » dénonce « la mort d’un jeune de 17 ans, blessé par balle lors d’un rassemblement contre le président Maduro »
(article ci-dessus). C’est faux. L’enquête montre que Yeison Natanael
Mora Castillo a été tué par un projectile identique à celui utilisé pour
assassiner le violoniste Cañizales. Il ne participait pas davantage à
un rassemblement anti-Maduro. Ses parents sont membres d’une coopérative
en lutte pour récupérer un latifundio de sept mille hectares, subissant
depuis longtemps les attaques du grand propriétaire. Ils ont porté
plainte contre les organisateurs de la marche de l’opposition et dans
une interview au journal local Ciudad Barinas ont dénoncé la manipulation internationale de l’assassinat de leur fils, imputé faussement au gouvernement Maduro. (14)
Imputer
systématiquement au gouvernement bolivarien les assassinats commis par
la droite, c’est tout le « journalisme » de Paulo Paranagua. Le 21 avril
déjà, il impute aux collectifs chavistes la mort d’un étudiant de 17
ans, Carlos Moreno, tué d’une balle dans la tête, tout comme celle de
Paola Ramirez Gomez, 23 ans. Double mensonge. Selon la famille de Carlos
Moreno, l’adolescent ne participait à aucune manifestation et se
rendait a un tournoi sportif. Son assassin vient d’être arrêté : il
s’agit d’un membre de la police d’Oscar Oscariz, maire de droite de la
municipalité de Sucre. Le journal d’opposition Tal Cual en a
rendu compte (15). Quant à la deuxième victime mentionnée par Paranagua,
Paola Rodríguez, son assassin a été arrêté également par les autorités :
il s’agit d’Iván Aleisis Pernía, un militant de droite.
Certes le
« quotidien vespéral des marchés » n’est pas seul à mentir de manière
aussi sordide dans ce « combat pour la liberté ». La Libre Belgique, le New York Times, France-Culture, El Pais, Le Figaro ou même Mediapart
sont autant de robots de la vulgate mondiale. Cette invention de « la
répression » est d’autant plus facile que l’image archétypale du
manifestant matraqué par un garde national est gagnante d’avance
lorsqu’on est privé d’accès au hors-champ de l’image. Loin du Venezuela,
seuls les happy few flaireront la mise en scène où des jeunes
sont entraînés, armés, payés pour provoquer les forces de l’ordre et
produire « l’image » nécessaire. La concentration planétaire des médias
et la convergence croissante des réseaux sociaux avec les médias
dominants fait le reste, fixant l’imaginaire de la gauche comme de la
droite.
On verra
ainsi des « insoumis » politiquement se soumettre médiatiquement et
ajouter sans le savoir leur petite pierre à la campagne mondiale :
Et
ci-dessous le retweeteur de cette belle affiche n’imagine sans doute pas
la supercherie qui se cache derrière l’Anonymous vénézuélien.
Cette capacité de l’extrême droite d’emprunter au mouvement alternatif
mondial certains de ses symboles pour capitaliser un appui est décryptée
ici : « Quand tombe le masque de Guy Fawkes de l’opposition vénézuélienne » (16)
Bref, comme
si l’histoire de la propagande et des guerres ne nous avait rien
appris, nous retombons sans cesse dans la nasse. Malcolm X avait prévenu
: « si vous n’y prenez garde, les médias vous feront prendre les
victimes pour les bourreaux et les bourreaux pour les victimes ». En
transformant les violences de l’extrême droite en « révolte populaire »,
en rhabillant en « combattants de la liberté » des assassins
nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les
citoyens européens que l’uniformisation médiatique sévit : la majorité
des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs appuient sans le savoir une
agression visant à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans
démocratisation en profondeur de la propriété des médias, la prophétie
orwellienne se fait timide. Le Venezuela est assez fort pour empêcher un
coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador
Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le
monde se retournera contre elle-même.
Micro-manuel d’auto-défense face à la déferlante médiatique.
« Le Venezuela est un « régime dictatorial». Faux. Depuis 1999, le Venezuela bolivarien a organisé un nombre record de scrutins (25), reconnus comme transparents par les observateurs internationaux. Selon l’ex-président du Brésil Lula da Silva, il s’agit d’un “excès de démocratie”. Pour Jimmy Carter qui a observé 98 élections dans le monde, le Venezuela possède le meilleur système électoral du monde. En mai 2011 le rapport de la canadienne Fondation pour l’Avancée de la Démocratie (FDA) a placé le système électoral du Venezuela à la première place mondiale pour le respect des normes fondamentales de démocratie. L’ONG chilienne LatinoBarometro a établi dans son rapport 2013 que le Venezuela bat les records de confiance citoyenne dans la démocratie en Amérique Latine (87 %) suivi de l’Équateur (62 %) et du Mexique (21 %). Le président Nicolás Maduro vient de lancer un processus constituant participatif auquel participent tous les secteurs sociaux et a réaffirmé que des élections présidentielles auront lieu en 2008 comme le stipule la loi.
« Il n’y pas de liberté d’expression au Venezuela ». Faux.
Sur les plus de 1000 stations de radio et chaînes de télévision
auxquelles l’État a accordé l’autorisation d’émettre, 67% sont privées
(la grande majorité opposées à la révolution bolivarienne), 28% sont aux
mains des communautés mais ne transmettant que sur une échelle
strictement locale et 5% sont propriété de l’État. Sur les 108 journaux
qui existent, 97 sont privés et 11 publics. 67% de la population
vénézuélienne a accès à internet. Cette plate-forme dominante des médias
privés renforcée par le réseau des transnationales joue un rôle crucial
dans la désinformation au service de la déstabilisation. Pour un
dossier détaillé et chiffré de ce paysage médiatique, voir « François Cluzel ou l’interdiction d’informer sur France-Culture » (17)
« Il y a des prisonniers politiques au Venezuela ». Faux. A moins de considérer comme « prisonniers politiques » les assassins du parti d’extrême droite Aube Dorée
emprisonnés en Grèce. Dans un État de Droit, qu’il s’appelle France ou
Venezuela, être de droite ne signifie pas être au-dessus des lois ni
pouvoir commettre impunément des délits tels qu’assassinats, attentats à
la bombe ou corruption. Ce n’est pas pour leurs opinions politiques
mais pour ce type de délits que des personnes ont été jugées et
emprisonnées. Dans la pratique on observe d’ailleurs un certain laxisme
de la justice. Selon la firme privée de sondages Hinterlaces,
61 % des vénézuéliens considèrent que les promoteurs des violences et
des actes de terrorisme devraient répondre de leurs actes devant un
tribunal (18)
Rappelons
que les leaders actuels de la droite n’ont jamais respecté les
institutions démocratiques : ce sont les mêmes qui en avril 2002 avaient
mené un coup d’État sanglant contre le président Chavez, avec l’aide du
MEDEF local et de militaires formés à la School of Americas. Ce sont
les mêmes qui ont organisé les violences de 2013 à 2016. Notons
l’identité d’un de leur principaux mentors : Alvaro Uribe, un des plus
grands criminels contre l’humanité de l’Amérique Latine, ex-président
d’un pays gouverné par le paramilitarisme et les cartels de la drogue,
qui possède les plus grandes fosses communes du monde, qui compte 9500
prisonniers politiques, 60.630 personnes disparues au cours des 45
dernières années et qui depuis la signature des accords de paix a repris
une politique sélective d’assassinat de leaders sociaux et de
défenseurs des droits de l’homme. Pour une information complète et en
photos sur ces liens des héros du « Monde » avec le paramilitarisme
colombien, lire « Venezuela : la presse française lâchée par sa source ?
», https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/08/04/venezuela-la-presse-francaise-lachee-par-sa-source/
Thierry Deronne, Venezuela, 20 mai 2017.
Notes
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Lire https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/22/brevissime-cours-de-journalisme-pour-ceux-qui-croient-encore-a-linformation/
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Entretien intégral de Cristina Kirschner avec Jorge Gestoso https://www.youtube.com/watch?v=-WM6nD6hPu0
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http://ambito.com/883274-tras-reunirse-con-michetti-correa-defendio-a-venezuela . Voir aussi http://www.telesurtv.net/news/Long-rechaza-injerencia-de-EE.UU.-en-asuntos-internos-de-Venezuela-20170518-0039.html
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http://correodelorinoco.gob.ve/cancilleres-de-caricom-resaltan-solucion-pacifica-para-situacion-de-violencia-en-venezuela
-
http://www.ultimasnoticias.com.ve/noticias/politica/papa-francisco-dialogo-venezuela-afectado-la-division-la-oposicion/
-
https://www.state.gov/documents/organization/252179.pdf (voir page 96)
-
http://www.southcom.mil/Portals/7/Documents/Posture%20Statements/SOUTHCOM_2017_posture_statement_FINAL.pdf?ver=2017-04-06-105819-923
-
Comme le reconnaît Julio Borges, leader du parti d’extrême droite Primero Justicia et actuel président de l’Assemblée Nationale, dans l’interview non complaisante que lui fait le journaliste de la BBC Stephen Sackur, le 19 mai 2017 : http://bbc.co.uk/programmes/p052nsxd
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http://tatuytv.org/index.php/noticias/duelo/3680-terrorismo-hallan-sin-vida-y-con-signos-de-tortura-a-militante-del-psuv-secuestrado-en-zona-opositora
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Détails de plusieurs cas sur le site du Parquet : http://bit.ly/2ro4iXE ; http://bit.ly/2qE9MNb ; http://bit.ly/2q5RsbU ; http://bit.ly/2rnNT5s
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http://albaciudad.org/2017/05/lista-fallecidos-protestas-venezuela-abril-2017/
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http://hastaelnocau.wordpress.com/2017/05/09/radiografia-de-la-violencia
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http://www.lavanguardia.com/internacional/20170507/422343873153/violinista-muerto-venezuela-manifestaciones.html
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http://www.desdelaplaza.com/poder/yeison-lo-mataron-manifestantes-la-mud-destacado/
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http://www.talcualdigital.com/Nota/142708/detenido-polisucre-por-asesinato-de-estudiante-de-la-ucv-carlos-jose-moreno
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https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/15/fauxccupy-sous-les-masques-de-guy-fawkes-de-lopposition-venezuelienne
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https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/12/thomas-cluzel-ou-linterdiction-dinformer-sur-france-culture
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http://hinterlaces.com/61-afirma-que-responsables-de-manifestaciones-violentas-deberian-ir-presos/