Cervantes

Hoy es el día más hermoso de nuestra vida, querido Sancho; los obstáculos más grandes, nuestras propias indecisiones; nuestro enemigo más fuerte, el miedo al poderoso y a nosotros mismos; la cosa más fácil, equivocarnos; la más destructiva, la mentira y el egoísmo; la peor derrota, el desaliento; los defectos más peligrosos, la soberbia y el rencor; las sensaciones más gratas, la buena conciencia, el esfuerzo para ser mejores sin ser perfectos, y sobretodo, la disposición para hacer el bien y combatir la injusticia dondequiera que esté.

MIGUEL DE CERVANTES
Don Quijote de la Mancha.
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2 de octubre de 2024

Questions brûlantes posées à un chaman vénézuélien

 Publié par Venezuela infos dans assemblée constituantecommunehistoire de la révolution bolivariennepeuples indigènessocialisme

Chris Gilbert, Caracas, septembre 2024.

Les élections présidentielles du 28 juillet au Venezuela ont suscité des controverses particulièrement vives. Dans un premier temps, l’extrême droitier Edmundo González a refusé (comme les États-Unis et leurs satellites) de reconnaitre la victoire écrasante de Nicolas Maduro. Malgré la confirmation définitive de la Cour Suprême vénézuélienne en faveur de Maduro, la majorité de la gauche occidentale a préféré répéter la version médiatique ou garder le silence, à la notable exception de Podemos et d’Izquierda Unida, en Espagne. Aujourd’hui l’extrême droite de Maria Corina Machado ne concentre plus que quelques poignées de partisans dans les rues de Caracas, alors que les chavistes restent mobilisé(e)s par milliers pour défendre le verdict des urnes. L’ex-candidat Gonzalez a abandonné le pays et rejoint l’état-major de l’extrême droite vénézuélienne dans un luxueux « exil » à Salamanca, la « Little Caracas » de Madrid. Comme l’ont fait avant lui les huit autres candidats d’opposition, il a fini par reconnaître la victoire du président bolivarien. Une soixantaine de pays dont la Chine ou le Mexique, ont reconnu la victoire du chavisme, et condamné les ingérences occidentales. Le 30 septembre, réuni à Mexico, le Forum de São Paulo, qui regroupe l’ensemble des partis progressistes latino-américains, a non seulement applaudi la victoire de Maduro mais lancé un appel à la défendre.

Au milieu de cette agitation, il semble que personne n’ait pensé à se tourner vers une autorité populaire très respectée au Venezuela : les chamans indigènes de la région amazonienne, au sud du pays.

Cet oubli devait être corrigé. C’est pourquoi, lorsqu’en septembre, Cira Pascual Marquina et moi-même nous sommes retrouvés dans l’État d’Amazonas pour enquêter sur les auto-gouvernements populaires (« communes » au Venezuela), nous avons décidé de rendre visite au chaman de renommée internationale Rufino Ponare, du peuple Huottüja (Piaroa), pour lui demander son avis sur les questions politiques de l’heure. Le voyage à la rencontre du chaman s’est fait à pied et a nécessité la traversée de plusieurs rivières en crue, dans une chaleur très pesante. Il a fallu environ une heure pour atteindre le hameau isolé de Rufino. Là, nous avons échangé des salutations avec l’homme de 72 ans et lui avons offert nos humbles cadeaux : du café, du sucre et des cigarettes. Rufino nous a ensuite gentiment invités à entrer dans une grande « churuata » (hutte) au toit de chaume, où nous avons tous partagé l’un de ses cigares faits maison. Après avoir expliqué la raison de notre visite, il a été convenu que nous pourrions lui demander son avis sur la révolution bolivarienne, le socialisme, les récentes élections et l’avenir du processus révolutionnaire dans le pays. Le fils du chaman, Rafael, traduirait ses réponses en huottüja, la langue dans laquelle il est le plus à l’aise.

Interrogé sur le processus bolivarien et le socialisme, Rufino a répondu : « Nous, le peuple Huottüja du fleuve Catañiapu, comme nos grands-parents, vivons depuis longtemps dans le socialisme, le partage et la protection du territoire ». Les paroles du chaman indigène étaient loin d’être abstraites. Tout ce qui nous entourait, la réalité concrète de ce territoire – la terre, le manioc, la viande chassée, le tabac local et les quelques produits importés de l’extérieur – était partagé équitablement entre les membres de la communauté. Il en allait de même pour le logement, puisque le village possédait de grandes cases du type « churuata », où plusieurs unités familiales dormaient sous le même toit. Le chaman a ensuite donné un exemple concret de la façon dont le socialisme fonctionnait pour eux : «Si vous avez, par exemple, une tarentule à manger, vous la partagez avec tout le monde. Même s’il y en a peu, vous devez la distribuer équitablement, de façon à ce que chacun ait au moins une patte de l’araignée. » Lorsqu’il pense au socialisme pour l’ensemble du pays, il dit que chaque région et chaque communauté doit recevoir une part des ressources disponibles.

Après avoir rappelé que le peuple Huottüja de la rivière Catañiapu vit son socialisme depuis aussi longtemps que l’on s’en souvienne, le chaman a ensuite fait part de ses réflexions sur la manière dont les gouvernements socialistes devraient se conduire. Selon lui, un gouvernement socialiste doit s’immerger dans le peuple. Il a particulièrement apprécié que Hugo Chávez critique l’une de ses ministres (il s’agissait d’Erika Farías, dans le discours du « Golpe de Timón ») pour ne pas avoir visité les communautés et être restée dans son bureau. « Si vous êtes ministre, vous devez connaître les besoins des gens. Il faut aller sur le terrain, marcher dans la boue, salir ses vêtements. C’est ainsi que l’on peut comprendre les choses », a déclaré M. Rufino. « C’est ainsi que nous, les Huottüja de la rivière Catañiapu, faisons les choses. Nous allons voir ce qui se passe, nous nous immergeons pour comprendre ». La planification, a-t-il ajouté, est également importante pour un gouvernement socialiste. Il ne doit pas improviser. Leur propre communauté et toutes ses activités, a-t-il fait remarquer, sont très planifiées.

En ce qui concerne les récentes élections, le chaman a déclaré qu’il ne devait pas y avoir de confusion, que la vérité était très claire.

Il avait fait un rêve saisissant ces derniers jours. Pour nous le décrire, il a placé une grosse ampoule blanche et une bouteille en plastique rouge sur la table où il range ses objets de cérémonie tels que le yopo, le mambe et le tabac. Il a déplacé l’ampoule blanche pour la remplacer par la bouteille rouge, intervertissant rapidement leurs positions, à plusieurs reprises. Dans le rêve, l’objet blanc, qui était mauvais (« shahura »), avait été remplacé par l’objet rouge, qui était bon (« adiwa »). Le sens du rêve est que l’opposition blanche et mauvaise de María Corina Machado et Edmundo González aurait pu espérer gagner, mais qu’en réalité la formation socialiste, rouge, a triomphé. Finalement, c’est le groupe qui a défendu les peuples indigènes et les autres vénézuéliens qui a remporté les élections. Après avoir résolu le conflit électoral grâce à ce rêve d’autorité, Rufino s’est penché sur la question de l’avenir du gouvernement bolivarien et du socialisme.

Sa vision de l’avenir était offerte sur un mode conditionnel – structurée comme une déclaration « si-alors ». Selon lui, en votant pour Maduro, le peuple a donné un nouveau mandat au gouvernement le 28 juillet avec une victoire écrasante. C’était une bonne chose, et la révolution bolivarienne elle-même était également une bonne chose. M. Rufino pense que la révolution se poursuivra pendant longtemps – il tend les bras pour indiquer une grande étendue – mais il y a un « si » qui conditionne sa longévité. La révolution ne durera que si le gouvernement tient compte de toutes les communautés, comme ils le font eux-mêmes dans leurs villages. Une partie de chaque ressource – qu’il s’agisse d’argent ou de nourriture – doit être distribuée à tous de manière égale et régulière. Ce n’est qu’à cette condition que l’avenir sera assuré.

Et le chaman Rufino de prodiguer des conseils éminemment pratiques au gouvernement après les élections.
Les peuples indigènes du Venezuela, dans l’ensemble, ont une relation logiquement différente du reste de la population avec le projet du socialisme bolivarien promu par Chávez. En effet, ils vivent déjà dans une forme avancée de socialisme en termes de relations sociales et communautaires. La construction de nouvelles communes socialistes n’est pas nécessaire pour eux, car ils possèdent déjà ces structures sociales sous une forme supérieure. Ils n’ont donc pas besoin de leçons sur le socialisme ou la transformation sociale. En revanche, ce dont ils ont besoin, comme Marx l’a dit des communes paysannes russes dans une lettre adressée à Vera Zasulich, c’est que le monde extérieur cesse de leur causer des problèmes ou de leur mettre des bâtons dans les roues, et qu’il leur apporte un soutien matériel et technologique. Elles deviendraient ainsi un point d’appui pour le renouveau social et connaîtraient à l’avenir un « essor sans entraves » dans le cadre d’un projet général de développement émancipateur.

L’État, sous le gouvernement de Chávez, a réalisé des avancées significatives dans sa politique à l’égard des peuples indigènes par rapport à tous les gouvernements précédents du pays. Les peuples indigènes ont été reconnus dans la Constitution bolivarienne de 1999, et des lois organiques ultérieures ont établi leurs droits à l’éducation dans leurs propres langues, à l’autonomie et à l’utilisation de leurs propres systèmes juridiques. Ils ont également été représentés à l’Assemblée nationale et au Conseil des ministres, par l’intermédiaire du ministère des peuples indigènes. Chávez a également expulsé les insidieuses missions évangéliques des « Nuevas Tribus », qui utilisaient des tactiques de terreur psychologique pour convertir les communautés indigènes et servaient d’aéroports clandestins à des pilleurs de minerai états-uniens. Grâce aux politiques gouvernementales, la persécution et le manque de respect ont été largement réduits. Cependant, le projet dynamique et évolutif des peuples indigènes a encore besoin d’un accès aux ressources et d’un soutien technologique qui lui permettent d’avancer hardiment vers l’avenir avec « un essor sans entraves », selon les principes socialistes transmis par leurs ancêtres.

C’est ainsi que se termina l’entretien, qui dura un peu plus d’une heure.

Le chaman était un peu fatigué ce jour-là en raison de problèmes d’estomac qu’il était récemment allé résoudre en ville. Les médicaments agissaient, mais il ne se sentait toujours pas très bien. Alors que Cira et moi empruntions le chemin du retour, la bouche encore imprégnée du goût terreux du tabac cultivé dans la région, nous savions que la visite avait valu la peine. Depuis une petite table, où se trouvaient une ampoule et une bouteille rouge mélangées à du yopo, du mambe et des ustensiles de cérémonie, le chaman avait abordé avec aisance la plupart des grandes questions politiques de l’heure au Venezuela. Nous avons compris qu’on nous avait ouvert les portes de la perception sur les conditions fondamentales du succès futur du socialisme au Venezuela.

L’auteur Chris Gilbert est professeur de sciences politiques à l’Université Bolivarienne du Venezuela. Il est le co-auteur de « Venezuela, the Present as Struggle », Monthly Review Press, New York 2020, et de nombreux ouvrages sur les communes populaires du Venezuela publiés au Venezuela (https://observatorio.gob.ve/biblioteca-antibloqueo-listado/?id=716&ts= ). Son dernier livre, « Commune or nothing ! Venezuela’s Communal movement and its socialist project », a été publié par Monthly Review Press, New York 2023.

Source Counterpunchhttps://www.counterpunch.org/2024/09/20/burning-questions-put-to-shaman-rufino-of-venezuela/

Traduction de l’anglais: Thierry Deronne

URL de cet article : https://venezuelainfos.wordpress.com/2024/10/02/questions-brulantes-posees-a-un-chaman-venezuelien/

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