Nous vous expliquions en 2010 que l’Iran menaçait d’attaquer Israël, en 2011 que la menace iranienne se rapprochait d’Israël, et en 2012 qu’une guerre se préparait entre l’Iran et Israël.
En 2013, nous honorerons une fois encore cette tradition annuelle, non pas parce que nous sommes obsédés par la question, mais parce que menacer Israël de destruction est de toute évidence un sport national en Iran, que chaque crise régionale au Moyen-Orient permet de relancer sous un nouveau prétexte – et parce que ces menaces sont toujours suffisamment graves pour que nous les relayions.
La crise syrienne n’échappe pas à la règle. En mai déjà, à la suite des deux raids israéliens en Syrie destinés à éviter un transfert d’armes au Hezbollah libanais – ennemi redouté de l’État hébreux et allié de Damas et Téhéran – le ministre de la défense iranien avait menacé la communauté internationale d’«évènements graves» si celle-ci n’empêchait pas à l’avenir Israël de mener ce genre d’actions.
Selon lui, des «milliers de missiles» iraniens sont prêts à pleuvoir sur Israël en cas d’intervention américaine en Syrie. Il explique que les Américains ont d’abord tenté de mener une guerre de proximité masquée pour renverser Bachar Al-Assad, avec l’aide du Qatar, de l’Arabie Saoudite, de la Turquie, de la Jordanie et de l’Egypte, et que face à l’échec de cette stratégie, ils s’apprêtent à intervenir directement sous le prétexte fallacieux de l’utilisation d’armes chimiques par le régime.
Si cela devait effectivement se produire, l’Iran serait prêt à frapper Tel Aviv, ce que le bouclier antimissile israélien ne serait pas en mesure d’empêcher. Pour Shariatmadari, cette éventualité n’a rien de négatif, au contraire, il invite en conclusion les «musulmans» à «se réjouir de l’annonce d’une attaque en Syrie, puisqu’elle fournit l’opportunité tant attendue d’une revanche, qui devrait détruire les ennemis de l’Islam».