Un homme devant un monument avec un tank soviétique, à Simferopol, en Crimée, le 28 février 2014. REUTERS/David Mdzinarishvili.
Vendredi, à l’aube, des troupes de marine russes venues des bases sur la mer Noire et des parachutistes avaient pris le contrôle des principaux aéroports de Crimée ainsi que des principaux ponts, nœuds routiers et centrales électriques. Et cela même si les sources occidentales décrivaient seulement comme «des hommes armés» les parachutistes qui ont saisi l’aéroport de la capitale de la Crimée, Simferopol, et qui la veille ont pris le contrôle du Parlement régional et des bâtiments publics de la ville.
Jeudi, Moscou a pu mesurer le manque de volonté des Etats-Unis de s’engager quand le secrétaire d’Etat américain John Kerry a appelé le ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov pour proposer un dialogue afin de stabiliser la situation. John Kerry et le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel ont même expliqué avoir reçu l’assurance que l’important exercice militaire russe impliquant 150.000 hommes à la frontière avec l’Ukraine avait été programmé depuis longtemps…
Les Etats-Unis font partie, avec le Royaume-Uni et la Russie, des pays qui se sont portés garants de l'indépendance de l'Ukraine dans le mémorandum de Budapest, signé en 1994, en échange de son renoncement aux armes nucléaires après la chute de l'Union soviétique, dont elle faisait partie.
Manifestement, Moscou et Washington estiment que le nouveau pouvoir à Kiev va être confronté à un tel effondrement économique qu’il ne pourra pas rester en place longtemps et qu’il faudra trouver une solution plus favorable aux intérêts russes. Pour l’instant, Vladimir Poutine a fait une démonstration de force en s’assurant le contrôle de la Crimée et attend que la situation pourrisse à Kiev. Il pourra alors demander aux autorités à Kiev d’honorer l’accord de paix signé avec le président déchu Ianoukovitch sous l’égide des ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais.